Quels sont les types de fongicides ?

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Les fongicides se divisent en deux catégories principales : les préventifs, agissant en bloquant le développement des spores fongiques, et les curatifs, intervenant après linfection. Leur choix dépend de la stratégie de lutte contre les maladies fongiques.

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Au-delà du préventif et du curatif : explorer la diversité des fongicides

L’image simpliste des fongicides se limitant à des produits “préventifs” et “curatifs” est loin de refléter la complexité et la diversité de ce secteur. Si cette classification de base reste pertinente, elle masque une réalité bien plus nuancée, avec des modes d’action variés et des compositions chimiques très différentes. Comprendre cette diversité est crucial pour une gestion efficace des maladies fongiques, qu’il s’agisse de l’agriculture, de l’horticulture ou même de la protection du patrimoine bâti.

Au-delà de la simple distinction préventif/curatif, plusieurs critères permettent de classer les fongicides :

1. Mode d’action : Cette classification se base sur la manière dont le fongicide interfère avec le cycle de vie du champignon. On retrouve ainsi :

  • Les fongicides de contact : Ils agissent uniquement sur la surface des plantes, empêchant la germination des spores ou la pénétration du mycélium. Ils sont souvent préventifs et nécessitent une application régulière pour maintenir leur efficacité. Exemples : les composés cuivreux (bouillie bordelaise), certains composés organiques.

  • Les fongicides systémiques : Absorbés par la plante, ils se déplacent dans la sève et agissent sur le champignon à l’intérieur des tissus. Ils peuvent être préventifs ou curatifs, selon leur mode d’action précis. Exemples : certaines strobilurines, triazoles.

  • Les fongicides translaminaires: Ces fongicides pénètrent les feuilles et s’étendent jusqu’à la face inférieure, offrant une protection plus large qu’un simple fongicide de contact, mais sans la circulation systémique dans la plante entière.

  • Les fongicides multi-sites: Ces produits possèdent plusieurs cibles au sein du champignon, limitant l’apparition de résistances. Ils sont souvent utilisés en combinaison avec des fongicides à site spécifique.

  • Les fongicides à site spécifique: Ces fongicides ciblent un processus biologique précis du champignon, comme la synthèse d’un enzyme particulier. Bien qu’efficaces, ils favorisent le développement de résistances si utilisés de manière excessive ou exclusive.

2. Composition chimique: La classification par composition chimique est également essentielle, car elle renseigne sur la toxicité du produit et son impact environnemental. On retrouve des familles chimiques vastes et diverses, chacune avec ses propres caractéristiques :

  • Composés organiques: Incluant les strobilurines, les triazoles, les benzimidazoles, etc., ces molécules de synthèse présentent une grande efficacité, mais peuvent entraîner le développement de résistances.

  • Composés inorganiques: Comme les composés cuivreux (sulfate de cuivre, oxychlorure de cuivre) et le soufre, ces produits sont moins efficaces que les fongicides de synthèse mais présentent généralement une toxicité plus faible.

  • Produits biologiques (biofongicides): Ces produits tirent leur action de substances naturelles (bactéries, champignons antagonistes, extraits de plantes) et sont considérés comme plus respectueux de l’environnement. Leur efficacité est souvent plus spécifique et dépendante des conditions.

La lutte contre les maladies fongiques nécessite une approche raisonnée et intégrée. Le choix du fongicide doit tenir compte de nombreux paramètres : le type de champignon pathogène, la culture, les conditions climatiques, l’impact environnemental et la stratégie globale de gestion des maladies. L’utilisation judicieuse et diversifiée des fongicides, combinée à des pratiques culturales appropriées, est la clé d’une protection efficace et durable.