La salive guérit-elle une plaie ?

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La salive joue un rôle dans la cicatrisation des plaies. Elle maintient un milieu humide, ce qui est crucial pour la survie et lactivité des cellules inflammatoires. Ces cellules sont indispensables au processus de réparation tissulaire et contribuent ainsi à une guérison plus efficace.

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Salive et cicatrisation : Mythe ou réalité ? Démêler les secrets de notre propre remède

Depuis l’enfance, le réflexe est là : une petite égratignure et instinctivement, on porte son doigt à la bouche. La salive, ce liquide omniprésent dans notre quotidien, est-elle vraiment un pansement naturel ? Si l’idée persiste, la science nuance fortement cet usage ancestral. Plongeons au cœur des mécanismes de la salive pour comprendre son rôle (et ses limites) dans la cicatrisation.

La salive : bien plus que de l’eau

La salive est une solution biologique complexe, bien loin d’être simplement de l’eau. Elle contient une myriade de composés, dont :

  • Des enzymes digestives (amylase) : Essentielles pour amorcer la digestion des glucides.
  • Des protéines (lysozyme, immunoglobulines) : Jouant un rôle dans la défense immunitaire, aidant à combattre les bactéries.
  • Des facteurs de croissance (EGF) : Stimulant la prolifération et la migration cellulaire, essentiels à la réparation tissulaire.
  • Des minéraux (calcium, phosphate) : Participent à la reminéralisation des dents.
  • De l’eau : Maintient l’hydratation et permet la solubilisation des autres composants.

Le potentiel cicatrisant de la salive : un argument scientifique ?

L’argument principal en faveur de la salive comme cicatrisant repose sur plusieurs observations :

  • Maintien de l’humidité : Un milieu humide est effectivement favorable à la cicatrisation. Il empêche la formation d’une croûte trop rapidement, facilitant la migration des cellules vers la plaie.
  • Facteurs de croissance : La présence de l’EGF (Epidermal Growth Factor) dans la salive suggère un potentiel stimulant pour la réparation des tissus. Des études in vitro (en laboratoire) ont montré que l’EGF favorise la prolifération des kératinocytes, les cellules principales de l’épiderme.

Les limites et les dangers potentiels : le revers de la médaille

Malgré ces éléments encourageants, il est crucial de considérer les dangers potentiels et les limites de l’utilisation de la salive sur une plaie :

  • Bactéries : La bouche est un environnement riche en bactéries, certaines bénéfiques, d’autres pathogènes. Appliquer de la salive sur une plaie augmente considérablement le risque d’infection.
  • Enzymes digestives : L’amylase, présente en grande quantité dans la salive, peut irriter la peau et potentiellement ralentir la cicatrisation.
  • Absence de stérilité : Contrairement à un antiseptique ou un pansement stérile, la salive n’est pas un environnement contrôlé.

Conclusion : prudence est mère de sûreté

Si l’idée que la salive puisse favoriser la cicatrisation a une certaine base scientifique (maintien de l’humidité, facteurs de croissance), les risques d’infection associés à son application dépassent largement les bénéfices potentiels.

Il est donc fortement déconseillé d’utiliser la salive comme remède pour soigner les plaies. Les pratiques modernes d’hygiène et de soins des plaies, incluant le nettoyage avec une solution antiseptique douce et l’application d’un pansement stérile, sont infiniment plus sûres et efficaces.

En résumé, si la salive a un rôle complexe et fascinant dans notre physiologie, elle n’est pas une solution miracle pour la cicatrisation. Mieux vaut s’en tenir aux méthodes éprouvées pour éviter les complications.

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