La salive aide-t-elle à soigner les plaies ?

Mythe ou réalité ? La salive et la cicatrisation des plaies

La croyance populaire attribue souvent à la salive un pouvoir cicatrisant presque magique. On entend souvent dire que lécher une blessure accélère sa guérison. Pourtant, la science nuance considérablement cette idée reçue. Si la salive joue un rôle, il est bien moins important et moins direct qu’on ne le pense généralement. Décortiquons ensemble la réalité de l’action de la salive sur les plaies.

Contrairement à l’image idyllique qu’on pourrait s’en faire, la salive ne possède pas de propriétés miraculeuses en matière de cicatrisation. Son action se limite principalement à une fonction d’humidification et à une protection préliminaire contre les infections. En effet, la salive contient une variété d’enzymes, dont la lysozyme, possédant des propriétés antibactériennes. Cette action antimicrobienne limitée contribue à limiter le développement initial de certaines bactéries sur une plaie superficielle et fraîche. Cependant, ce n’est qu’une protection temporaire et relativement faible.

Le rôle principal de la salive dans le contexte d’une blessure est avant tout mécanique. Elle permet de maintenir la plaie humide, ce qui est important pour le début du processus de cicatrisation. Une plaie humide est plus propice à la formation de tissus de granulation, essentiels à la réparation des tissus. Cependant, ce rôle d’humidification est facilement reproductible avec des solutions physiologiques, des pommades ou des pansements hydrocolloïdes, beaucoup plus efficaces et hygiéniques.

Il est crucial de comprendre que la salive contient également une importante quantité de bactéries provenant de la cavité buccale. Lécher une plaie, loin de la soigner, introduit un risque significatif d’infection par ces bactéries, souvent pathogènes. Cette contamination peut ralentir la guérison et, dans certains cas, entraîner des complications sérieuses. Les risques d’infection dépassent largement les bénéfices limités d’une humidification minimale apportée par la salive.

En conclusion, si la salive joue un rôle mineur et indirect dans le processus de cicatrisation en maintenant une certaine humidité et en offrant une protection antimicrobienne initiale limitée, elle ne doit en aucun cas être considérée comme un remède. Lécher une blessure est non seulement inefficace, mais aussi potentiellement dangereux. Pour une guérison optimale, privilégiez une hygiène rigoureuse, un nettoyage approprié de la plaie avec des solutions adaptées et, le cas échéant, consultez un professionnel de santé. L’efficacité et la sécurité des traitements médicaux modernes surpassent largement les effets limités et risqués d’une intervention aussi rudimentaire que le léchage d’une blessure.