La ménopause entraîne-t-elle des taux élevés de ferritine ?

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En période périménopausique, la ferritine (réserve de fer) augmente tandis que le rapport sTfR:ferritine diminue, indiquant un accroissement des réserves de fer. Parallèlement, on observe une augmentation de la résistance à linsuline et de la glycémie.

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La ménopause et la ferritine : un lien complexe à explorer

La ménopause, étape majeure de la vie féminine, s’accompagne de nombreux changements hormonaux qui impactent divers aspects de la santé. Parmi ces changements, une question se pose concernant les taux de ferritine, une protéine qui stocke le fer dans l’organisme. Alors que certains travaux suggèrent une augmentation de la ferritine pendant la périménopause, il est crucial de nuancer cette observation et d’éviter de conclure hâtivement à une relation causale directe entre ménopause et hyperferritinémie.

Il est effectivement observé qu’en période périménopausique – la phase de transition précédant la ménopause – les taux de ferritine augmentent. Ceci est souvent corrélé à une diminution du rapport solubles transferrin receptor (sTfR) / ferritine. Ce rapport, indicateur de l’utilisation du fer par l’organisme, diminue précisément parce que les réserves de fer augmentent. Cette augmentation de la ferritine suggère une accumulation de fer, un phénomène qui semble paradoxal compte tenu des besoins nutritionnels souvent modifiés durant cette phase de la vie.

Cependant, il est important de souligner que cette élévation de la ferritine ne signifie pas automatiquement une surcharge en fer, ni une pathologie. L’augmentation observée est souvent modérée et peut être liée à d’autres facteurs concomitants de la périménopause, et non directement à la baisse des œstrogènes. Parmi ces facteurs, on retrouve notamment l’augmentation de la résistance à l’insuline et l’élévation de la glycémie, fréquemment observées pendant cette période. Ces troubles métaboliques pourraient influencer le métabolisme du fer et contribuer à l’augmentation des réserves de ferritine.

De plus, il est essentiel de considérer la variabilité interindividuelle. Certaines femmes peuvent présenter une augmentation significative de la ferritine, tandis que d’autres ne verront que des variations minimes ou aucune modification. L’âge, l’alimentation, l’activité physique et la présence de comorbidités sont autant de facteurs susceptibles d’influencer les taux de ferritine.

En conclusion, bien qu’une augmentation de la ferritine soit parfois observée pendant la périménopause, il ne s’agit pas d’une conséquence systématique et inévitable de la ménopause. Cette augmentation est souvent modérée et peut être liée à des modifications métaboliques associées à cette période. Il est donc crucial de ne pas interpréter une élévation de la ferritine isolément comme un signe pathologique. Une évaluation globale de la santé, incluant un bilan complet du fer (incluant le taux de saturation de la transferrine et la mesure du sTfR), est nécessaire pour poser un diagnostic précis et adapter la prise en charge. Toute interprétation doit être faite en collaboration avec un professionnel de santé.