Pourquoi les Canadiens se font appeler les Habs ?

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Avant 1914, « Habs » désignait les colons de Nouvelle-France. Ce surnom, apparu dans Le Devoir, sest ensuite appliqué à léquipe de hockey montréalaise, popularisant ainsi lusage actuel.

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D’habitants à Habs : l’histoire méconnue d’un surnom canadien

Le terme « Habs », synonyme au Canada, et particulièrement au Québec, des Canadiens de Montréal, possède une histoire plus riche et plus ancienne qu’on ne le pense généralement. Loin d’être une simple contraction fantaisiste, il plonge ses racines dans la Nouvelle-France, révélant une connexion fascinante entre l’histoire coloniale et le sport national. L’explication simpliste – une simple abréviation de « Canadiens » – occulte une genèse plus nuancée et captivante.

Avant 1914, « Habs » n’était pas un sobriquet sportif. Il désignait, de manière informelle et parfois péjorative, les habitants de la Nouvelle-France, ces colons français qui ont façonné l’identité québécoise. Ce terme, issu probablement d’une contraction d’« habitants », renvoyait à la population générale de la colonie, différenciant ces derniers des élites ou des autorités. L’usage de « Habs » dans ce contexte pré-hockey n’est pas largement documenté, témoignant d’une utilisation orale plus qu’écrite. Son apparition dans les écrits semble sporadique, se fondant dans le quotidien linguistique de l’époque.

L’avènement du hockey sur glace et la création des Canadiens de Montréal ont propulsé ce terme vers une notoriété nationale. Cependant, l’identification précise de la première utilisation du terme “Habs” pour désigner l’équipe reste sujette à débat. Bien que l’affirmation que le journal Le Devoir a joué un rôle déterminant dans la popularisation de ce surnom soit largement répandue, une recherche approfondie dans ses archives serait nécessaire pour confirmer cette hypothèse avec précision et identifier l’article fondateur.

Néanmoins, il est incontestable que Le Devoir, connu pour son engagement envers la culture et l’identité québécoises, a probablement contribué, par l’emploi récurrent de ce terme dans ses articles sportifs, à ancrer le « Habs » dans le lexique des amateurs de hockey. Le contexte nationaliste de l’époque, avec une fierté grandissante pour le sport et l’identité québécoise, a favorisé l’adoption et la popularisation de ce surnom. Il est devenu un symbole d’appartenance, un raccourci linguistique simple et efficace, incarnant à la fois l’histoire de la Nouvelle-France et la légende du club de hockey montréalais.

En conclusion, « Habs » n’est pas qu’une simple abréviation. C’est un mot qui résonne avec l’histoire, un héritage linguistique qui relie l’ancien monde des habitants de la Nouvelle-France à la passion moderne pour le hockey. Son évolution, depuis un terme informel désignant les colons jusqu’à un emblème de fierté collective pour les partisans des Canadiens de Montréal, témoigne de la force du langage et de sa capacité à transcender les époques. Le mystère persiste quant à la première apparition écrite de ce surnom appliqué à l’équipe, mais l’impact indéniable de Le Devoir et le contexte socio-historique expliquent sa remarquable ascension vers la popularité.