Qui a découvert la source de la Garonne ?

La controverse sur la source de la Garonne : voyage au cœur d’un mystère hydrographique

La Garonne, fleuve emblématique du sud-ouest de la France, prend sa source dans les Pyrénées espagnoles. Mais où exactement ? Cette question, qui peut sembler anodine, a suscité une vive controverse entre la France et l’Espagne depuis des siècles.

Traditionnellement, la source de la Garonne était localisée au Pla de Berret, sous le col de la Bonaigua, dans la vallée d’Aran. Cette version, soutenue par les Espagnols, était considérée comme définitive. Cependant, au début du XXe siècle, les découvertes du spéléologue français Norbert Casteret allaient remettre en question cette affirmation.

En 1931, Casteret explore les grottes de la Maladeta, situées à une dizaine de kilomètres de la Bonaigua. À l’intérieur de ces cavités, il découvre une rivière souterraine qu’il baptise Rio Torán. Le Rio Torán, poursuit Casteret, présente des caractéristiques étonnamment similaires à celles de la Garonne en amont.

Convaincu d’avoir trouvé la véritable source du fleuve, Casteret présente ses découvertes à la communauté scientifique. Il affirme que le Rio Torán réapparaît au Pla de Berret, formant ainsi la Garonne. Cette hypothèse est soutenue par des études hydrologiques et géologiques ultérieures.

Du côté espagnol, l’affirmation de Casteret rencontre une forte résistance. Les habitants de la vallée d’Aran refusent de remettre en question la tradition qui attribue la source de la Garonne à leur région. Le gouvernement espagnol lui-même s’oppose à la thèse française.

Le débat sur la source de la Garonne a pris une dimension politique, devenant un sujet de discorde entre les deux nations. Malgré les preuves scientifiques apportées par Casteret, les Espagnols persistent à revendiquer la paternité du fleuve.

Aujourd’hui encore, la source officielle de la Garonne reste un sujet de controverse. Les Français soutiennent la thèse de Casteret, tandis que les Espagnols défendent la tradition historique. Ce mystère hydrographique continue d’alimenter les débats et les passions de part et d’autre de la frontière pyrénéenne.