Pourquoi certaines personnes ne peuvent-elles pas marcher droit ?

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Des troubles articulaires, vertébraux, circulatoires ou neurologiques peuvent empêcher une marche droite. Des lésions nerveuses, musculaires, cérébrales, médullaires ou vestibulaires, ainsi que la douleur, en sont des causes fréquentes. Larthrite et les déformations vertébrales constituent des exemples concrets.
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La Marche Inquiétante : Décrypter les Raisons d’une Déambulation Non-Alignée

Marcher droit, geste apparemment simple et naturel, peut devenir un véritable défi pour certaines personnes. Alors que la plupart d’entre nous le font sans y penser, une démarche hésitante, bancale ou une inclinaison constante du corps peuvent signaler des problèmes sous-jacents, souvent complexes et variés. Plutôt que d’un simple défaut postural, il s’agit fréquemment de troubles affectant le bon fonctionnement de différents systèmes de l’organisme.

Les causes d’une incapacité à marcher droit sont multiples et peuvent se regrouper en plusieurs grandes catégories : des troubles articulaires, vertébraux, circulatoires, et neurologiques. Ces troubles interagissent souvent entre eux, créant un tableau clinique parfois difficile à démêler.

Les troubles articulaires: L’arthrose, par exemple, est un fléau qui touche de nombreuses personnes âgées. La dégradation du cartilage articulaire provoque des douleurs, des raideurs, et des déformations qui impactent directement la posture et la capacité à marcher droit. D’autres affections, comme la polyarthrite rhumatoïde, peuvent également entraîner des limitations articulaires significatives et des déformations des membres, rendant la marche droite impossible. La blessure ancienne à une articulation (fractures mal consolidées, entorses récidivantes…) peut également conduire à des déséquilibres posturaux à long terme.

Les problèmes vertébraux: La colonne vertébrale, pilier central de notre corps, joue un rôle crucial dans la posture. Des scolioses, cyphosies ou lordoses accentuées, qu’elles soient congénitales ou acquises, peuvent déformer la colonne, entrainant une asymétrie du tronc et une marche inclinée ou bancale. Des hernies discales, des spondylarthrites ankylosantes ou encore des fractures vertébrales peuvent également altérer la mobilité et la stabilité de la colonne, compromettant une marche droite.

Les troubles circulatoires: Si moins directement impliqués, des problèmes circulatoires périphériques, comme une artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI), peuvent influencer la marche. La douleur et la claudication intermittente (douleur à la marche) obligent à modifier le pas et la posture pour minimiser la gêne, conduisant à une démarche moins fluide et moins droite.

Les troubles neurologiques: Cette catégorie représente une part importante des causes d’une marche non-alignée. Les lésions nerveuses périphériques (neuropathies), qu’elles soient d’origine diabétique, alcoolique ou autre, peuvent altérer la sensibilité et la force musculaire dans les jambes, affectant ainsi l’équilibre et la coordination nécessaires à une marche droite. Des lésions au niveau du cerveau (accident vasculaire cérébral, traumatisme crânien), de la moelle épinière (lésions médullaires), ou du système vestibulaire (oreille interne, responsable de l’équilibre) peuvent avoir des conséquences dramatiques sur la motricité et la posture, rendant la marche difficile, voire impossible. La maladie de Parkinson, par exemple, est caractérisée par une rigidité musculaire et des troubles de la posture, impactant fortement la démarche. La douleur neuropathique, souvent intense et difficile à traiter, peut également modifier la posture et rendre la marche inconfortable, poussant le sujet à adopter des compensations qui dévient sa posture.

La douleur: La douleur, quel que soit son origine (articulaire, musculaire, neurologique…), est un facteur crucial. Elle contraint le corps à adopter des postures antalgiques (réduisant la douleur), même si ces postures sont incorrectes et nuisent à la posture à long terme.

En conclusion, l’incapacité à marcher droit n’est pas une simple question d’habitude ou de posture négligée. Il s’agit d’un symptôme qui peut refléter des troubles sous-jacents complexes, demandant un diagnostic précis par un professionnel de santé. Une consultation médicale est donc essentielle pour identifier la cause et mettre en place un traitement adapté.