Est-ce que 16 ans est trop tard pour les hormones de croissance ?

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Lâge de 16 ans nest pas une limite absolue pour lhormone de croissance. Si un adolescent réagit positivement au traitement, il peut être poursuivi jusquà la fusion des os, généralement vers 16 ans chez les garçons et 14 ans chez les filles. Un déficit en hormone de croissance peut parfois nécessiter une hormonothérapie substitutive à long terme, voire à vie.

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16 ans, est-ce trop tard pour un traitement à l’hormone de croissance ? Décryptage d’une idée reçue.

L’idée que 16 ans marque une limite infranchissable pour bénéficier d’un traitement à l’hormone de croissance est une simplification excessive. Si cet âge correspond généralement à la fin de la croissance pubertaire, notamment la soudure des cartilages de croissance (plus tôt chez les filles, vers 14 ans, que chez les garçons, vers 16 ans), la réalité est plus nuancée. La pertinence d’un tel traitement à 16 ans et au-delà dépend de plusieurs facteurs individuels et ne peut être réduite à une simple question d’âge.

Il est important de distinguer deux situations : la croissance pubertaire et le déficit en hormone de croissance.

Pendant la puberté, l’hormone de croissance joue un rôle crucial, couplée aux hormones sexuelles, pour stimuler la croissance staturale. Si un adolescent présente un retard de croissance significatif et qu’un déficit en hormone de croissance est diagnostiqué avant la soudure des cartilages de croissance, un traitement peut être envisagé et poursuivi jusqu’à la fin de la croissance, même si l’adolescent a déjà 16 ans. L’objectif est alors d’optimiser le potentiel de croissance restant avant la fusion des os. Une fois cette fusion accomplie, le traitement n’aura plus d’effet sur la taille.

D’autre part, un déficit en hormone de croissance peut survenir à tout âge, y compris à l’âge adulte. Ce déficit, qu’il soit d’origine congénitale ou acquis (suite à une tumeur, un traumatisme crânien, etc.), peut avoir des conséquences sur la composition corporelle (masse musculaire, masse grasse), la densité osseuse, le profil lipidique et le bien-être général. Dans ce cas, une hormonothérapie substitutive peut être nécessaire, non pas pour stimuler la croissance staturale, mais pour corriger le déficit hormonal et ses conséquences métaboliques. Ce traitement peut être à long terme, voire à vie, et n’est pas limité par l’âge de 16 ans.

En conclusion, l’âge de 16 ans n’est pas une barrière absolue à un traitement à l’hormone de croissance. La décision de prescrire un tel traitement repose sur un diagnostic précis, tenant compte de l’âge osseux, du potentiel de croissance restant, de la présence ou non d’un déficit en hormone de croissance et des bénéfices attendus par rapport aux risques potentiels. Une consultation spécialisée avec un endocrinologue pédiatre est essentielle pour évaluer chaque situation individuellement et déterminer la stratégie thérapeutique la plus appropriée.