Comment le corps digère-t-il l’amidon ?

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La digestion de lamidon commence dans la bouche grâce à lamylase salivaire. Cette enzyme décompose lamidon complexe, présent dans divers aliments, en molécules de glucose plus simples, assimilables par lorganisme. Le processus se poursuit ensuite dans lintestin.

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L’odyssée de l’amidon : un voyage digestif en plusieurs étapes

L’amidon, ce glucide complexe omniprésent dans notre alimentation (pommes de terre, riz, pain, pâtes…), subit une véritable odyssée digestive avant de pouvoir nourrir nos cellules. Contrairement à une idée reçue, sa dégradation ne commence pas uniquement dans l’estomac, mais bien plus tôt, dès la première bouchée. Décryptons ce processus fascinant, étape par étape.

Acte I : Le prélude buccal – l’amylase salivaire entre en scène.

Dès que nous mâchons un aliment riche en amidon, une enzyme clé entre en jeu : l’amylase salivaire, présente dans notre salive. Cette enzyme agit comme une paire de ciseaux moléculaires, attaquant les longues chaînes d’amylose et d’amylopectine qui constituent l’amidon. Elle les hydrolyse, les fragmentant en dextrines, des molécules d’amidon plus petites et plus facilement digestibles. Cette première étape est certes limitée dans le temps (la salive n’a qu’un court contact avec l’aliment avant d’être avalée), mais elle amorce un processus crucial. La quantité d’amidon dégradée dans la bouche varie selon la durée de la mastication et l’individu. Une mastication minutieuse optimise donc l’efficacité de la digestion de l’amidon.

Acte II : Le passage gastrique – une pause stratégique.

Une fois avalé, le bol alimentaire atteint l’estomac, un environnement acide et hostile à l’amylase salivaire. L’acidité gastrique (pH autour de 2) inactive l’enzyme salivaire, interrompant temporairement la digestion de l’amidon. L’estomac, principalement dédié à la digestion des protéines, prépare le chyme (le mélange alimentaire) pour la prochaine étape. L’amidon, lui, attend patiemment son tour.

Acte III : L’intestin grêle – le grand final.

Le chyme, après son passage dans l’estomac, arrive dans l’intestin grêle, un environnement alcalin. C’est ici que la digestion de l’amidon reprend de plus belle. Le pancréas, un organe essentiel de la digestion, libère dans l’intestin grêle une nouvelle quantité d’amylase pancréatique, beaucoup plus puissante que son homologue salivaire. Cette amylase pancréatique poursuit la dégradation des dextrines en maltose, un disaccharide composé de deux molécules de glucose.

Acte IV : L’absorption et l’assimilation – le glucose nourrit les cellules.

La maltose, ainsi que les quelques dextrines restantes, subissent l’action finale d’enzymes présentes sur la bordure en brosse des entérocytes (cellules de l’intestin grêle) : les maltase. Ces enzymes décomposent la maltose en unités de glucose, le sucre simple que nos cellules utilisent comme principale source d’énergie. Le glucose est alors absorbé par les entérocytes et passe dans la circulation sanguine pour être transporté vers toutes les cellules du corps.

En conclusion, la digestion de l’amidon est un processus complexe et coordonné, impliquant plusieurs organes et enzymes. De la bouche à l’intestin grêle, cette molécule complexe est progressivement dégradée en glucose, la forme utilisable par l’organisme. Une bonne mastication et un fonctionnement optimal du système digestif sont essentiels pour une digestion efficace de l’amidon et une assimilation optimale des nutriments.