Comment reconnaître un goût de bouchon ?

Le Goût de Bouchon : Un Ennemi Insidieux du Vin

Le vin, nectar des dieux, peut voir sa splendeur ternie par un ennemi insidieux : le goût de bouchon. Plus qu’une simple altération du parfum, il s’agit d’une défaillance subtile qui peut affecter la dégustation même si l’odeur caractéristique reste discrète. Reconnaître ce défaut nécessite une attention particulière et une approche méthodique.

Contrairement à une idée répandue, le goût de bouchon n’est pas systématiquement précédé d’une odeur forte de moisi, de renfermé ou de carton mouillé. Bien que ces arômes soient fréquents, ils peuvent être subtils, voire totalement absents. Le véritable défi réside dans l’identification d’une sensation gustative particulière, souvent difficile à décrire.

L’approche sensorielle : un diagnostic précis

Pour détecter ce défaut, il est primordial d’éviter toute agitation du verre. L’aération, bénéfique pour la plupart des vins, peut en effet masquer ou exacerber le goût de bouchon, rendant le diagnostic plus complexe. La dégustation doit donc se faire avec une approche méthodique :

1. L’observation : Avant même de porter le vin à la bouche, observez sa limpidité et sa couleur. Bien que le goût de bouchon n’affecte pas directement l’aspect visuel, une légère opalescence ou une couleur inhabituelle peuvent suggérer une anomalie.

2. L’olfaction (à prendre avec précaution): Approchez doucement le nez du verre et effectuez une première inspiration délicate. Repérez la présence éventuelle d’arômes de moisi, de terre humide, de carton mouillé ou de chlore. L’absence de ces arômes ne signifie pas l’absence de goût de bouchon.

3. La dégustation : Prenez une petite gorgée et laissez le vin se déposer sur votre langue. Le goût de bouchon se caractérise par une sensation désagréable de “platitude”, une absence de vivacité et de fraîcheur, une certaine “lourdeur” en bouche. Il peut également être perçu comme une légère amertume ou une astringence inhabituelle, et laisser une impression persistante, désagréable et légèrement “métallique” en fin de bouche. Il s’agit d’une sensation globale qui dépasse la simple description d’arômes.

Pourquoi le bouchon est-il responsable ?

Le goût de bouchon est principalement causé par la présence de trichloroanisole (TCA), une molécule volatile produite par des champignons microscopiques qui peuvent se développer dans le liège. Même de minuscules quantités de TCA suffisent à altérer considérablement la qualité du vin.

Conclusion:

Détecter le goût de bouchon nécessite une attention fine à la fois sur le plan olfactif et gustatif. L’absence d’arômes typiques ne doit pas laisser penser à l’absence de ce défaut. Une dégustation attentive, sans agitation préalable, permet d’identifier ce trouble subtil qui peut ruiner la dégustation d’un grand cru comme d’un vin modeste. La persistance d’une sensation désagréable et “plate” en bouche est un signe révélateur qu’il est temps de changer de bouteille.