Quels aliments ont la saveur umami ?

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Lumami, cette cinquième saveur, est amplifiée par la maturation. Viandes et poissons sont riches en inosinate, tandis que les champignons, notamment les shiitake séchés, regorgent de guanylate. Tomates mûres et jambon cru illustrent bien ce phénomène.
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L’umami et l’art de la maturation : un mariage savoureux

L’umami, cette cinquième saveur subtile et profonde, souvent décrite comme « savoureuse », ne se contente pas d’exister, elle s’épanouit avec le temps. Le processus de maturation, qu’il soit naturel comme pour les tomates ou contrôlé comme pour le jambon cru, joue un rôle crucial dans l’amplification de cette sensation unique en bouche. Découvrons comment ce phénomène se traduit dans certains aliments et comment l’inosinate et le guanylate, deux composés clés de l’umami, entrent en jeu.

L’umami ne repose pas sur une seule molécule, mais sur une synergie de composés. Le glutamate, naturellement présent dans de nombreux aliments, est le plus connu. Cependant, l’inosinate et le guanylate, agissant en véritables exhausteurs de goût, viennent décupler la perception de l’umami lorsqu’ils sont combinés au glutamate.

La maturation des aliments, en modifiant leur composition chimique, favorise cette interaction. Prenons l’exemple de la tomate : une tomate verte contient peu de glutamate. Au fur et à mesure de sa maturation, la concentration en glutamate augmente, tout comme celle en sucres et en acides, créant un équilibre harmonieux et révélant toute la profondeur de sa saveur umami.

Dans le règne animal, la viande et le poisson sont naturellement riches en inosinate. Le processus de maturation de la viande, qu’il s’agisse de la viande rouge ou du poisson, permet aux enzymes naturelles de décomposer les protéines en acides aminés, dont le glutamate. Cette dégradation libère également de l’inosinate, intensifiant ainsi la saveur umami. C’est pourquoi un steak vieilli à sec ou un poisson légèrement fermenté offre une expérience gustative plus riche et complexe.

Le monde fongique, quant à lui, est un véritable réservoir de guanylate. Les champignons, en particulier les shiitake séchés, en regorgent. La déshydratation concentre les saveurs et amplifie la présence de guanylate, expliquant l’intensité umami caractéristique de ces champignons. Les incorporer dans un bouillon, par exemple, permet de diffuser cette saveur profonde et envoûtante.

Le jambon cru, fleuron de la charcuterie, illustre parfaitement la magie de la maturation sur l’umami. Au cours de l’affinage, les processus enzymatiques transforment les protéines du jambon, libérant du glutamate et de l’inosinate. La lente déshydratation concentre ces composés, donnant au jambon cru sa saveur umami si distinctive et appréciée.

En conclusion, la maturation, qu’elle soit naturelle ou provoquée, est un véritable alchimiste de la saveur umami. Elle orchestre la rencontre du glutamate avec l’inosinate dans les viandes et poissons, et avec le guanylate dans les champignons, créant une symphonie gustative complexe et profonde. Comprendre ces mécanismes permet d’apprécier pleinement la richesse et la subtilité de l’umami dans nos assiettes.