Est-il payant de publier un livre ?

Publier un livre : le coût caché de la gratuité

L’idée de publier son livre gratuitement grâce à l’autoédition est alléchante. Et il est vrai qu’à première vue, la publication elle-même ne coûte rien. On peut se réjouir de la disparition des barrières financières imposées par les maisons d’édition traditionnelles, et rêver d’une liberté créatrice totale et sans frais. Mais la réalité est plus nuancée. Dire qu’il est gratuit de publier un livre est une simplification trompeuse, car les coûts, bien qu’invisibles au premier abord, peuvent rapidement s’accumuler.

Il est exact que le dépôt légal, étape obligatoire pour tout ouvrage publié, qu’il soit papier ou numérique, est gratuit en France. Un seul exemplaire suffit à satisfaire cette obligation légale auprès de la Bibliothèque nationale de France. Ce point représente un réel avantage pour l’auteur autoédité.

Cependant, la gratuité s’arrête là. L’autoédition, pour être véritablement efficace, nécessite des investissements, souvent sous-estimés, dans plusieurs domaines :

• La préparation du manuscrit: Avant même de penser à la publication, un travail conséquent de relecture, de correction et éventuellement de reécriture est indispensable. Faire appel à un correcteur professionnel ou à un éditeur indépendant peut représenter un coût significatif, variable en fonction de la longueur du manuscrit et de la complexité du travail requis.

• La mise en page: Un livre mal mis en page rebutera le lecteur. La création d’une maquette professionnelle, respectant les normes typographiques et l’ergonomie de lecture, nécessite souvent l’intervention d’un graphiste ou l’apprentissage de logiciels spécifiques, ce qui représente un investissement en temps ou en argent.

• La création de la couverture: La couverture est la vitrine du livre. Une couverture amateur risque de nuire à la crédibilité de l’œuvre. Faire appel à un illustrateur ou à un graphiste spécialisé dans la création de couvertures est donc souvent un investissement judicieux, même s’il est possible de trouver des solutions plus économiques sur des plateformes en ligne.

• La promotion et la diffusion: Publier un livre ne suffit pas à le vendre. La promotion est essentielle et peut prendre plusieurs formes : campagne publicitaire en ligne, présence sur les réseaux sociaux, participation à des salons littéraires… Ces actions engendrent des coûts, qu’il s’agisse de publicité payante ou d’investissement personnel en temps.

• L’impression (pour les versions papier): Si vous optez pour une version papier, l’impression, en fonction du tirage, du format et du type de papier, peut représenter un coût important, surtout pour les premiers tirages.

En conclusion, si la publication technique d’un livre en autoédition est gratuite, le processus dans son ensemble nécessite des investissements, financiers ou temporels, pour garantir la qualité du produit final et sa visibilité auprès des lecteurs. L’idée de gratuité doit donc être relativisée. L’autoédition offre une liberté incomparable, mais elle exige une planification rigoureuse et une prise en compte réaliste des coûts impliqués pour atteindre un succès éditorial.