Comment tester le tonus musculaire ?

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Lévaluation du tonus musculaire se fait par lobservation du ballant des extrémités (poignet, cheville). Le médecin, tenant le segment supérieur du membre, effectue des mouvements de va-et-vient. Une hypertonie peut être spastique, liée au syndrome pyramidal, ou rigide, associée au syndrome parkinsonien.

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Évaluer le tonus musculaire : un examen clinique subtil

L’évaluation du tonus musculaire, c’est-à-dire la résistance passive au mouvement, est un élément clé de l’examen neurologique. Bien que l’observation du ballant des extrémités puisse fournir un premier indice, une évaluation précise nécessite une approche plus méthodique et nuancée que la simple observation passive. Cet article détaille différentes techniques d’examen, permettant une meilleure compréhension de la complexité de cette évaluation.

Au-delà du simple “ballant” : l’examen clinique approfondi

Si l’observation du pendage des membres au repos (ballant du poignet et de la cheville) peut suggérer une hypotonie, elle ne suffit pas à caractériser entièrement le tonus musculaire. Une évaluation complète nécessite une manipulation active du membre par l’examinateur. La technique la plus couramment utilisée consiste à effectuer des mouvements passifs de flexion et d’extension du membre à examiner. L’examinateur palpe le muscle pendant ces mouvements, évaluant la résistance opposée. Cette résistance n’est pas une simple force, mais plutôt la sensation de “souplesse” ou de “rigidité” du muscle.

Interprétation des résultats : la subtilité du toucher

L’interprétation de la résistance passive est subtile et demande de l’expérience. On distingue plusieurs situations :

  • Hypotonie: Le muscle offre une résistance minimale, voire nulle, au mouvement. Le membre se déplace facilement et passivement, présentant un “ballant” accentué. Cela peut être observé dans certaines maladies neuromusculaires, des lésions cérébelleuses ou dans le cadre de lésions du motoneurone périphérique.

  • Normotonie: Le muscle offre une résistance légère et régulière au mouvement. Il s’agit du tonus musculaire normal. La résistance est proportionnelle à la vitesse du mouvement imposé.

  • Hypertonie: Le muscle oppose une résistance accrue au mouvement. On distingue deux types principaux :

    • Hypertonie spastique (ou pyramidale): La résistance est plus importante en début de mouvement (signe du “canif”), puis diminue ensuite (“phénomène en ressort de lame”). Elle est généralement associée à des lésions des voies pyramidales (tractus cortico-spinal), comme dans les accidents vasculaires cérébraux. On peut observer une exagération des réflexes ostéotendineux.

    • Hypertonie rigide (ou extrapyramidale): La résistance est constante et uniforme tout au long du mouvement (“roue dentée”). Elle est caractéristique des syndromes parkinsoniens, et on observe souvent une bradykinésie (ralentissement des mouvements). Les réflexes ostéotendineux sont généralement normaux ou peu modifiés.

Au-delà de la palpation : éléments complémentaires de l’examen

L’évaluation du tonus musculaire ne se limite pas à la palpation. D’autres éléments cliniques contribuent à une analyse plus complète :

  • Observation de la posture: Une posture anormale peut suggérer un trouble du tonus musculaire.
  • Recherche de clonus: Une série de contractions musculaires rythmiques après une extension rapide du membre peut indiquer une hypertonie.
  • Étude des réflexes ostéotendineux: L’exagération ou l’absence de réflexes peut être un indice précieux.

Conclusion:

L’évaluation du tonus musculaire est une procédure clinique qui nécessite une approche méthodique et une interprétation fine. L’observation du ballant est un premier indice, mais une analyse approfondie via la palpation active du muscle et l’intégration d’autres éléments cliniques permet un diagnostic plus précis et une meilleure compréhension de la pathologie sous-jacente. L’expérience du clinicien est primordiale pour une interprétation correcte de ces données.