Est-ce que le Var passe dans le Var ?

Le Var, un fleuve qui ne coule pas dans le Var : un paradoxe géographique

Le fleuve Var, serpentant au cœur de la Provence-Alpes-Côte d’Azur, offre un curieux cas de figure géographique. Son nom, intimement lié au département du Var, induit une association erronée. En réalité, ce cours d’eau, prenant sa source dans les Alpes-Maritimes, ne baigne jamais les terres du département qui porte son nom. Un paradoxe toponymique qui suscite l’interrogation et mérite éclaircissement.

Prenant naissance au pied du col de la Cayolle, à 2325 mètres d’altitude, le Var traverse des paysages alpins impressionnants. Son parcours le mène à travers les départements des Alpes-Maritimes et des Alpes-de-Haute-Provence, sculptant gorges et vallées, avant de se jeter dans la Méditerranée, à l’est de Nice. Jusqu’en 1860, le fleuve marquait la frontière entre la France et le comté de Nice, alors rattaché au royaume de Piémont-Sardaigne. C’est cette fonction de frontière naturelle qui explique l’origine du nom du département du Var.

En effet, lors de la création des départements français en 1790, le Var a été nommé ainsi car il bordait le fleuve, qui constituait alors sa limite orientale. Suite au rattachement du comté de Nice à la France en 1860, la frontière s’est déplacée vers l’est, laissant le fleuve à l’intérieur du territoire français. Le département du Var, cependant, a conservé son nom, perpétuant ainsi ce décalage géographique.

Le Var, fleuve frontière devenu fleuve intérieur, illustre la complexité et les évolutions de la toponymie. Son nom témoigne d’une époque révolue, figé dans la géographie administrative, et offre un rappel tangible de l’histoire mouvementée de cette région. Alors, si vous cherchez le fleuve Var dans le département du Var, vous ferez chou blanc. Il vous faudra plutôt explorer les paysages des Alpes-Maritimes et des Alpes-de-Haute-Provence pour admirer ses eaux tumultueuses. Un voyage qui permettra non seulement de contempler la beauté naturelle du fleuve, mais aussi de comprendre le paradoxe géographique qui lui est associé.