Comment est habillé un marin ?

Comment est habillé un marin ? Ah, cette question… elle me ramène à tant de souvenirs ! Pas des uniformes impeccables de la marine nationale, oh non, mais plutôt à mon grand-père, avec son vieux pull marin tout râpé, bleu comme la mer d’hiver, vous savez, ce bleu profond qui vous tire les larmes aux yeux quand vous le regardez. Un bleu… dominant, oui, c’est le mot.

Uniforme du marin, vous dites ? Dans les films, c’est toujours tellement… impeccable. Mais la réalité, elle est différente. Mon grand-père, lui, il avait son paletot, bon, il avait plus de boutons qu’un neuf, sûrement pas neuf boutons de cuivre brillants comme des sous neufs. Plutôt des boutons rouillés, usés par le temps et la mer. Je me souviens de ces boutons, ça me faisait penser à des petits trésors.

Et le col montant… échancré, oui… un peu comme si le temps avait grignoté les bords, comme l’eau grignote les rochers. Il avait aussi des épaulettes, mais, honnêtement, elles ressemblaient plus à des vestiges qu’à des attributs d’uniforme. Il les avait quand même gardées, parce que, je suppose, elles lui rappellent des souvenirs, des bonheurs et des difficultés. Peut-être même un peu d’orgueil aussi.

Je me demande parfois, si on m’avait dit qu’il y avait des études sur les uniformes des marins, si j’aurais prêté plus d’attention. J’aurais peut-être vu – si, oui, ça c’est sûr – la symbolique cachée dans le détail de chaque bouton rouillé. Mais, à l’époque, je n’y pensais pas… Je voyais juste mon grand-père, son vieux paletot, et cette odeur de sel et de tabac qui – ouh la la, quel mélange ! – collait à sa peau. Et ça, c’était bien plus important que n’importe quel uniforme.