Pourquoi se sent-on mal quand on est malade ?

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La maladie peut entraîner une irritabilité ou une tristesse. Ce phénomène sexplique par laction des cytokines, des molécules libérées par le système immunitaire pour combattre linfection. Elles agissent sur les zones cérébrales régulant les émotions et la cognition.

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Pourquoi ce sentiment de malaise général lorsqu’on est malade ?

La maladie, au-delà des symptômes physiques spécifiques comme la toux, la fièvre ou la douleur, s’accompagne souvent d’une sensation de malaise général, d’une fatigue profonde, voire d’une altération de l’humeur. On se sent irritable, triste, démotivé, et le monde extérieur semble perdre de son attrait. Ce phénomène, loin d’être une simple conséquence psychologique de la maladie, trouve son explication dans des mécanismes biologiques complexes impliquant notre système immunitaire et son influence sur notre cerveau.

Au cœur de ce processus se trouvent les cytokines, de petites protéines messagères produites par les cellules du système immunitaire. Lors d’une infection, qu’elle soit virale ou bactérienne, ces molécules sont libérées en masse pour orchestrer la réponse immunitaire, activant les différentes cellules impliquées dans la lutte contre l’agent pathogène. Si leur rôle est essentiel pour nous défendre contre la maladie, les cytokines ont aussi un impact significatif sur le fonctionnement de notre cerveau.

En effet, elles peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique, cette protection naturelle qui isole le cerveau des substances circulant dans le sang. Une fois dans le cerveau, les cytokines interagissent avec des récepteurs spécifiques situés dans les régions cérébrales impliquées dans la régulation des émotions, de l’humeur, de la motivation et des fonctions cognitives, notamment l’hippocampe, l’amygdale et le cortex préfrontal.

Cette interaction complexe peut perturber l’équilibre délicat des neurotransmetteurs, ces messagers chimiques qui assurent la communication entre les neurones. Par exemple, les cytokines peuvent diminuer la production de sérotonine et de dopamine, des neurotransmetteurs impliqués dans la sensation de bien-être et de plaisir, ce qui explique la tristesse, l’irritabilité et la perte de motivation souvent ressenties lors d’une maladie. Elles peuvent également augmenter la production de cytokines pro-inflammatoires dans le cerveau, contribuant à une inflammation neurologique qui amplifie la sensation de fatigue et de malaise général.

Ce phénomène, appelé “comportement de maladie”, est en réalité une stratégie adaptative mise en place par notre organisme pour favoriser la guérison. La fatigue et le repli sur soi incitent au repos, permettant au corps de concentrer son énergie sur la lutte contre l’infection. L’irritabilité et la tristesse peuvent également être interprétées comme des signaux sociaux, encourageant l’entourage à prendre soin de la personne malade.

Il est important de souligner que l’intensité de ces symptômes psychologiques varie d’un individu à l’autre et dépend de nombreux facteurs, notamment la nature et la gravité de l’infection, la génétique, l’état de santé général et le contexte psychosocial. Si ces symptômes deviennent trop importants ou persistent après la guérison, il est essentiel de consulter un professionnel de santé pour explorer d’éventuelles complications ou comorbidités.