Pourquoi les AVC surviennent-ils la nuit ?

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Les AVC nocturnes peuvent être liés à des baisses doxygène pendant la nuit, stressant le cœur et le cerveau. Une augmentation de lactivité nerveuse, entraînant vasoconstriction, accélération cardiaque et hypertension, joue également un rôle.
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L’AVC nocturne : un mystère tissé de silence et de contraintes physiologiques

L’accident vasculaire cérébral (AVC), un événement brutal et potentiellement dévastateur, est souvent perçu comme un fléau diurne. Pourtant, un nombre significatif d’AVC surviennent la nuit, plongeant les victimes et leurs proches dans un silence angoissant, dépourvu des témoins habituels d’un incident survenant en plein jour. Si les mécanismes précis restent à éclaircir, des hypothèses convaincantes pointent vers des facteurs physiologiques spécifiques exacerbant les risques pendant les heures de sommeil.

L’une des pistes les plus explorées est la fluctuation des niveaux d’oxygène sanguin nocturne. Pendant le sommeil, la respiration peut devenir irrégulière, voire apnéique chez certaines personnes. Ces variations, même minimes, peuvent induire une hypoxie, c’est-à-dire une diminution de l’oxygénation des tissus. Le cœur, constamment sollicité, et le cerveau, hautement sensible à la privation d’oxygène, sont particulièrement vulnérables à ces fluctuations. Une hypoxie prolongée ou répétée peut fragiliser les parois vasculaires, augmentant le risque de rupture et donc d’AVC. Ce phénomène est particulièrement préoccupant chez les individus souffrant déjà de maladies respiratoires comme l’apnée du sommeil.

Au-delà de l’hypoxie, l’activité neurovégétative, régulant les fonctions automatiques de l’organisme, joue un rôle crucial. La nuit, bien que le corps soit au repos, l’activité nerveuse reste importante. Certaines études suggèrent une augmentation de l’activité sympathique, la branche du système nerveux responsable de la réponse “combat ou fuite”. Cette hyperactivité se traduit par une vasoconstriction, c’est-à-dire un rétrécissement des vaisseaux sanguins. Couplée à une potentielle augmentation du rythme cardiaque et de la pression artérielle, cette vasoconstriction accentue la charge de travail du cœur et augmente la pression sur les vaisseaux cérébraux, favorisant ainsi la survenue d’un AVC. Le stress, même inconscient et nocturne, pourrait contribuer à cette hyperactivité sympathique.

Il est important de souligner que les AVC nocturnes partagent des facteurs de risque similaires aux AVC diurnes: hypertension artérielle, diabète, fibrillation auriculaire, hypercholestérolémie, tabagisme et antécédents familiaux. Cependant, les facteurs physiologiques spécifiques à la nuit, comme détaillés ci-dessus, ajoutent une complexité supplémentaire à la compréhension de ce phénomène.

Des recherches plus approfondies sont nécessaires pour décrypter pleinement les mécanismes précis impliqués dans les AVC nocturnes. Une meilleure compréhension permettra d’améliorer la prévention et la prise en charge de ces événements silencieux, souvent diagnostiqués tardivement, en raison même de leur survenue nocturne. L’identification précoce des facteurs de risque, notamment les troubles respiratoires du sommeil, représente un enjeu majeur pour réduire l’incidence des AVC qui se produisent dans l’obscurité.