Pourquoi le jeune intermittent donne mauvaise haleine ?

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Le jeûne, notamment prolongé comme durant la nuit, diminue la production de salive. Ce milieu buccal plus sec favorise la prolifération bactérienne, responsable de la mauvaise haleine. De plus, lorganisme produit des corps cétoniques, dégageant une odeur caractéristique.

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Le jeune intermittent et la mauvaise haleine : une relation complexe

Le jeune intermittent, méthode de régime alimentaire de plus en plus populaire, présente des avantages pour la santé, mais il peut également engendrer des effets secondaires moins agréables, dont la mauvaise haleine, ou halitose. Si cette association est souvent mentionnée, l’explication de ce phénomène nécessite une nuance importante au-delà de la simple diminution de la production salivaire.

La sécheresse buccale, premier coupable ?

Il est vrai que la réduction de la production salivaire, consécutive à un jeûne prolongé, notamment celui observé pendant la nuit chez les adeptes du jeune intermittent, joue un rôle crucial. La salive joue un rôle protecteur essentiel dans la cavité buccale. Elle contient des enzymes qui combattent les bactéries, favorise l’élimination des débris alimentaires et contribue à maintenir un pH équilibré. Une diminution de sa production crée un terrain propice à la prolifération de bactéries responsables de la dégradation des résidus alimentaires et de la production de composés sulfurés volatils (CSV), principaux responsables de la mauvaise haleine. Cette flore buccale déséquilibrée exacerbe le problème.

Au-delà de la sécheresse : le rôle des corps cétoniques

Cependant, limiter l’explication à la seule sécheresse buccale serait réducteur. Le jeune intermittent, lorsqu’il est correctement pratiqué, induit un état de cétose. L’organisme, privé de glucose, commence à dégrader les graisses pour produire de l’énergie, générant ainsi des corps cétoniques. Ces molécules, bien que bénéfiques pour certains aspects métaboliques, possèdent une odeur particulière, parfois décrite comme fruitée ou légèrement acétonique, qui peut contribuer à la mauvaise haleine. L’intensité de cette odeur varie selon l’individu et le type de jeune intermittent pratiqué.

Autres facteurs aggravants:

Il est important de considérer d’autres facteurs qui peuvent amplifier le problème de la mauvaise haleine chez les pratiquants du jeune intermittent :

  • L’hygiène bucco-dentaire: Un brossage et un passage de fil dentaire négligés, accentués par une bouche plus sèche, exacerbent la prolifération bactérienne.
  • L’alimentation: Même avec un jeune intermittent, une alimentation riche en aliments odorants (ail, oignon, etc.) avant la période de jeûne peut influencer l’haleine.
  • Déshydratation: Une hydratation insuffisante, fréquente chez les personnes qui négligent l’apport hydrique pendant le jeûne, aggrave la sécheresse buccale.
  • Conditions médicales sous-jacentes: Certaines pathologies peuvent prédisposer à la mauvaise haleine, indépendamment du jeune intermittent.

Conclusion : prévention et solutions

La mauvaise haleine liée au jeune intermittent est donc un phénomène multifactoriel. Pour la prévenir ou la limiter, il est essentiel de :

  • Maintenir une bonne hygiène bucco-dentaire rigoureuse, y compris le brossage après chaque repas et l’utilisation du fil dentaire.
  • S’hydrater correctement tout au long de la journée, y compris pendant les périodes de jeûne (eau, infusions).
  • Choisir des aliments peu odorants avant la période de jeûne.
  • Consulter un dentiste ou un médecin si la mauvaise haleine persiste malgré ces mesures.

En conclusion, si le jeune intermittent peut effectivement contribuer à la mauvaise haleine, il est crucial de comprendre les mécanismes impliqués pour mettre en place des stratégies de prévention efficaces. Il ne s’agit pas d’un effet inévitable, mais d’une conséquence potentielle liée à une interaction complexe entre la sécheresse buccale, la production de corps cétoniques et l’hygiène bucco-dentaire.