Où a été inventée la brandade de morue ?

La Brandade de Morue : Un héritage nîmois au parfum de mer et d’olivier

La brandade de morue, ce met onctueux et savoureux, évoque instantanément le soleil du Midi et les saveurs méditerranéennes. Mais si sa popularité s’étend bien au-delà des frontières gardoises, son origine est fermement ancrée à Nîmes, fruit d’une confluence d’ingrédients et d’histoires.

Contrairement à certaines idées reçues, ce n’est pas la proximité de la mer qui a donné naissance à la brandade nîmoise. Son histoire est intimement liée à la route du sel, cette ancienne voie commerciale qui reliait les salins d’Aigues-Mortes, au bord de la Méditerranée, aux régions de l’intérieur des terres. Le sel, précieux conservateur, permettait le transport et la conservation de la morue séchée, pêchée au large de Terre-Neuve, sur de longues distances. C’est ainsi que ce poisson du Grand Nord parvenait jusqu’à Nîmes.

L’ingéniosité culinaire nîmoise a ensuite opéré la magie en mariant la morue dessalée à l’huile d’olive, abondante et fruitée, produit phare de la région languedocienne. Ce mariage subtil entre la mer du Nord et le terroir du Sud a donné naissance à la brandade de morue, emblème de la gastronomie nîmoise.

Au fil du temps, la recette a évolué, s’enrichissant parfois de lait, de crème, d’ail ou de persil, donnant lieu à des variantes locales et familiales. Mais l’essence même de la brandade, cette alliance unique entre la morue, le sel et l’huile d’olive, reste fidèle à ses origines nîmoises, témoignage d’un héritage culinaire riche et savoureux, né au carrefour des routes et des échanges. La brandade de morue, plus qu’un simple plat, raconte une histoire, celle du commerce, du terroir et de l’ingéniosité humaine. Un véritable voyage gustatif au cœur de l’histoire nîmoise.