Qui sont les principaux concurrents indirects de La Poste ?

Au-delà du timbre : Décryptage de la concurrence indirecte de La Poste

La Poste, acteur historique de la distribution du courrier et des colis en France, ne se bat pas uniquement contre des concurrents directs proposant les mêmes services. Son paysage concurrentiel est largement façonné par une concurrence indirecte, diffuse et parfois insoupçonnée, qui grignote progressivement des parts de marché sur différents segments d’activité. Analysons plus finement ces acteurs qui, sans proposer une offre identique, répondent néanmoins aux mêmes besoins des utilisateurs.

1. La dématérialisation et le numérique : un concurrent invisible mais puissant.

Le premier et probablement le plus important concurrent indirect de La Poste est la dématérialisation progressive des communications. L’essor du courrier électronique, des plateformes de messagerie instantanée et des signatures électroniques réduit drastiquement le volume de courrier physique expédié. Cette tendance structurelle, inévitable et en constante accélération, représente une menace majeure pour le cœur de métier historique de La Poste.

2. Les nouveaux acteurs de la livraison de colis : une concurrence fragmentée et agile.

La Poste voit son activité colis concurrencée par une multitude d’acteurs, souvent considérés comme indirects car ils ne proposent pas l’ensemble de ses services. On peut citer :

• Les plateformes de livraison collaborative : Des entreprises comme Stuart ou Frichti, qui utilisent des livreurs indépendants, proposent des solutions alternatives, particulièrement attractives pour des livraisons rapides et ciblées dans les zones urbaines. Ce modèle, basé sur la flexibilité et la réactivité, constitue une menace pour le modèle plus traditionnel de La Poste.

• Les réseaux de points relais innovants : Au-delà de Kiala, mentionné dans l’introduction, d’autres réseaux de points relais se développent, proposant des options de retrait de colis plus diversifiées et plus accessibles géographiquement. Cette fragmentation de l’offre représente une concurrence indirecte en offrant une alternative au réseau propre de La Poste.

• Les géants du e-commerce avec leurs propres solutions logistiques : Amazon, par exemple, développe son propre réseau logistique, limitant la dépendance aux services de livraison tiers comme La Poste. Cette verticalisation de la chaîne logistique représente un défi considérable pour l’entreprise publique.

3. La communication grand public : une bataille pour l’attention.

La distribution de prospectus et de documents publicitaires, un secteur traditionnellement lié à La Poste, subit également une concurrence indirecte forte. Les supports numériques (emailing, réseaux sociaux) et le marketing d’influence offrent des alternatives plus ciblées et mesurables, diminuant l’attrait de la distribution physique. Les entreprises spécialisées dans le marketing digital représentent donc une menace pour ce segment d’activité de La Poste.

4. L’international : une compétition féroce des spécialistes.

Pour les envois internationaux, La Poste est confrontée à une concurrence directe mais aussi indirecte. Si DHL, FedEx et Chronopost sont des concurrents directs, leur existence même, et leur spécialisation dans la livraison internationale express, constitue une concurrence indirecte car ils attirent une part du marché des envois internationaux qui aurait pu être captée par La Poste.

En conclusion, la concurrence indirecte de La Poste est vaste et multiforme. Pour assurer sa pérennité, La Poste doit non seulement faire face à des concurrents directs, mais également anticiper et s’adapter aux transformations profondes du marché, à l’essor du numérique et à l’émergence constante de nouveaux modèles économiques dans le secteur de la logistique et de la communication.