Est-il bon de supprimer le sucre de son alimentation ?

Le sucre : un ennemi à apprivoiser, pas à éradiquer

L’idée de supprimer totalement le sucre de son alimentation est séduisante, promise à une perte de poids fulgurante et à une santé irréprochable. Pourtant, cette approche radicale, loin d’être bénéfique, peut s’avérer contre-productive et même dangereuse. Car si l’excès de sucre est indéniablement néfaste, son absence totale l’est tout autant. La question n’est donc pas de le bannir, mais de le maîtriser.

Notre corps, loin d’être un ennemi du sucre, en a besoin pour fonctionner correctement. Le glucose, issu de la dégradation des sucres, est la principale source d’énergie pour nos cellules, notamment pour le cerveau. Une privation absolue peut entraîner une fatigue intense, des difficultés de concentration, des maux de tête et, à plus long terme, des carences et des déséquilibres métaboliques. L’organisme, privé de son carburant habituel, peut même recourir à la dégradation des protéines musculaires pour produire de l’énergie, entraînant une perte de masse musculaire et une faiblesse générale.

Le problème ne réside pas dans le sucre en lui-même, mais dans sa surconsommation. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande de limiter la consommation de sucres ajoutés à moins de 10 % de l’apport énergétique total. Or, force est de constater que la majorité des populations occidentales dépassent largement ce seuil, consommant du sucre caché dans de nombreux produits transformés, boissons sucrées et même aliments apparemment sains. C’est cet excès, et non le sucre en tant que nutriment, qui est responsable des problèmes de santé associés : obésité, diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, caries dentaires…

Au lieu de viser une suppression totale, il est donc plus judicieux d’opter pour une réduction progressive et raisonnée. Ceci implique une lecture attentive des étiquettes nutritionnelles, pour identifier les sucres cachés, et un choix conscient d’aliments non transformés, privilégiant les fruits et les légumes comme sources naturelles de sucres. Une transition vers une alimentation plus équilibrée, riche en fibres et en nutriments essentiels, permettra de réguler la glycémie et de réduire l’envie de sucre raffiné.

En conclusion, éliminer complètement le sucre de son alimentation est une approche inappropriée et potentiellement dangereuse. L’objectif doit être de modérer sa consommation, en privilégiant les sources naturelles et en limitant drastiquement les sucres ajoutés. Un accompagnement diététique personnalisé peut être précieux pour définir un plan adapté à chaque individu et atteindre un équilibre sain et durable. Le sucre n’est pas l’ennemi, mais son excès, celui-ci est un combat à mener avec prudence et intelligence.

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