Quel est le contraire de pléonasme ?

Le contraire du pléonasme : entre concision et contradiction

Le pléonasme, cette figure de style consistant à employer des mots superflus, redondants, voire répétitifs, pour exprimer une idée déjà clairement formulée, possède plusieurs contraires, selon l’angle sous lequel on l’aborde. Il n’y a pas UN seul contraire absolu, mais plutôt une famille de concepts qui s’opposent à sa nature même.

Le premier concept qui vient à l’esprit, et qui est souvent cité comme son opposé, est la concision. La concision privilégie la brièveté et l’efficacité, éliminant tout mot inutile pour une expression claire et précise. Alors que le pléonasme s’étend et s’épanche, la concision se veut minimaliste, chaque mot pesant de tout son poids dans la construction de la phrase. On pourrait parler d’un “anti-pléonasme” dans ce sens. Un exemple flagrant : “J’ai vu de mes propres yeux” (pléonasme) contre “J’ai vu” (concision).

Cependant, cette opposition est un peu simpliste. Il existe une autre figure de style qui offre un contraste plus subtil et plus riche : l’oxymore. Contrairement au pléonasme qui accumule des répétitions, l’oxymore juxtapose des termes de sens contradictoires. Ce paradoxe apparent crée une tension, une force expressive bien différente du superflu du pléonasme. “Une douce violence”, “un silence assourdissant”, “une lumière obscure” : ces expressions oxymoriques sont percutantes précisément parce qu’elles brisent l’harmonie et la redondance.

Enfin, il convient de mentionner la périssologie, souvent confondue avec le pléonasme, mais qui en représente une forme défectueuse. La périssologie désigne un pléonasme maladroit, souvent involontaire, qui nuit à l’élégance et à la clarté du discours. Alors que le pléonasme peut être utilisé avec intention stylistique (même si souvent mal maîtrisé), la périssologie est toujours un défaut. En ce sens, on pourrait la considérer comme un “contraire négatif” du pléonasme : elle représente un abus de la redondance, à l’inverse d’un usage maîtrisé et intentionnel.

En conclusion, il n’existe pas un seul contraire au pléonasme. La concision représente son opposé en termes de style, l’oxymore offre un contraste conceptuel puissant, et la périssologie pointe du doigt ses abus et ses effets négatifs. La notion de “contraire” dépend donc du point de vue adopté et des aspects du pléonasme que l’on souhaite mettre en lumière.