Est-ce interdit de rouler trop lentement ?

Trop lent, c’est interdit ? La vitesse minimale sur nos routes décryptée.

On parle souvent des excès de vitesse, et à juste titre. Ils sont responsables de nombreux accidents. Mais qu’en est-il de l’inverse ? Est-ce qu’une conduite excessivement lente est également répréhensible ? La réponse est un oui clair et net, même si l’on y pense moins souvent.

Si l’idée de rouler prudemment peut sembler positive, il est crucial de comprendre que la lenteur, dans certaines situations, peut devenir une source de danger et perturber le flux de circulation. Imaginez une autoroute où un véhicule circule à 40 km/h. Non seulement il crée un bouchon, mais il représente un obstacle imprévisible pour les autres usagers, les obligeant à des manœuvres potentiellement dangereuses pour le contourner.

Que dit le Code de la Route ?

L’article R413-19 du Code de la route est explicite à ce sujet. Il stipule que : “Tout conducteur doit, compte tenu des circonstances, adapter sa vitesse aux conditions de circulation. Il ne doit pas gêner la circulation en réduisant sa vitesse de façon excessive.”

En d’autres termes, la loi française sanctionne la conduite excessivement lente lorsqu’elle perturbe la circulation et met en danger les autres usagers. Il ne s’agit pas seulement de respecter une vitesse maximale autorisée, mais aussi de s’assurer de ne pas rouler trop lentement.

Pourquoi est-ce dangereux ?

La lenteur excessive peut engendrer plusieurs problèmes :

• Création d’embouteillages : Un véhicule lent peut provoquer des ralentissements importants, même sur des portions de route normalement fluides.
• Difficulté pour les dépassements : Les autres usagers peuvent être tentés d’effectuer des dépassements risqués pour contourner un véhicule trop lent.
• Augmentation du risque d’accident : Les freinages brusques pour éviter un véhicule trop lent, les changements de voie imprévisibles pour le dépasser, tout cela augmente considérablement le risque de collision.
• Confusion des autres usagers : Une vitesse anormalement basse peut déconcerter les autres conducteurs, les incitant à des comportements imprévisibles.

Adapter sa vitesse aux conditions de circulation

La clé, c’est l’adaptation. Adapter sa vitesse aux conditions de circulation signifie tenir compte de plusieurs facteurs :

• L’état de la route : Pluie, neige, verglas… L’état de la route peut nécessiter une réduction de la vitesse.
• La visibilité : Brouillard, nuit, forte pluie… La visibilité réduite exige également une vitesse adaptée.
• La densité du trafic : Plus le trafic est dense, plus il faut adapter sa vitesse.
• Le type de route : Autoroute, route départementale, agglomération… Chaque type de route a ses propres spécificités et nécessite une adaptation de la vitesse.
• Les limitations de vitesse : Bien entendu, il est impératif de respecter les limitations de vitesse en vigueur.

En conclusion, rouler trop lentement est une infraction sanctionnée par le Code de la route. La sécurité de tous dépend d’une vitesse adaptée aux conditions de circulation. Il est donc essentiel de faire preuve de bon sens et de responsabilité au volant, en veillant à ne pas gêner la circulation par une lenteur excessive. La prudence oui, la paralysie non !