Où se trouve la fin de la Seine ?

La Seine, un fleuve qui se perd dans la Manche : plus qu’un simple embouchure

La Seine, fleuve emblématique de la France, ne disparaît pas brutalement. Son voyage, commencé au cœur des plateaux de Langres, ne s’achève pas sur une simple ligne de démarcation, mais s’épanouit dans un large estuaire avant de se fondre dans l’immensité de la Manche. Contrairement à une idée reçue, il n’existe pas un point précis marquant la “fin” de la Seine. Son terminus est plutôt une zone diffuse, un ballet constant entre eaux douces et eaux salées.

On situe généralement l’embouchure de la Seine au niveau du méridien du Hode, une petite commune située près du Havre. C’est ici, dans cette zone, que les eaux fluviales, chargées de l’histoire et des sédiments de son long parcours, rencontrent les vagues de l’océan Atlantique. Le paysage est alors un subtil mélange de terres fertiles, de vasières et de bancs de sable, théâtre d’une interaction constante entre les forces terrestres et marines. L’endroit n’est pas marqué d’une borne ou d’un monument spécifique, mais plutôt par la transition progressive et sensible du fleuve vers la mer.

L’estuaire de la Seine, d’une importance écologique et économique considérable, est un écosystème riche et complexe. Il abrite une biodiversité remarquable, avec une faune et une flore adaptées à ce milieu particulier, constamment soumis aux marées. De nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs y font escale, profitant des ressources abondantes offertes par les vasières.

Ce point de confluence, loin d’être une simple fin géographique, représente un point culminant de l’histoire et de l’influence de la Seine. Son vaste bassin versant, couvrant près de 75 000 kilomètres carrés, irrigue une partie significative du territoire français. Environ un tiers de la population française vit dans ce bassin, rendant la gestion de ses ressources hydriques, confiée à l’agence Seine-Normandie, d’une importance cruciale pour l’équilibre économique et environnemental du pays.

En conclusion, la “fin” de la Seine n’est pas un lieu précis, mais un processus, un lent et majestueux mélange des eaux douces du fleuve et des eaux salées de la Manche. Cette zone, riche en biodiversité et en histoire, mérite d’être considérée non pas comme une fin, mais comme une transition, un point de rencontre vibrant entre deux mondes aquatiques. Le méridien du Hode sert de repère approximatif, mais l’essence même de la fin de la Seine réside dans la poésie de son interaction avec l’océan.