Quelle bactérie est la plus résistante à la chaleur ?

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Certaines bactéries extrêmophiles résistent à de hautes températures. Des cyanobactéries survivent jusquà 73°C, tandis que certaines chimiotrophes, tirant leur énergie de réactions chimiques, tolèrent des milieux proches de 95°C.
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La résistance à la chaleur chez les bactéries : au-delà du seuil du tolérable

Le monde bactérien regorge d’organismes aux capacités étonnantes, notamment en matière de résistance aux conditions extrêmes. Parmi ces extrêmophiles, certaines espèces se distinguent par leur aptitude à survivre et même à prospérer dans des environnements à haute température, repoussant les limites du concevable pour la vie telle que nous la connaissons.

Si la plupart des organismes vivants voient leurs protéines et leurs structures cellulaires se dégrader à des températures élevées, ces bactéries thermorésistantes ont développé des mécanismes d’adaptation fascinants. On observe une différence notable entre les cyanobactéries, réalisant la photosynthèse et supportant des températures jusqu’à 73°C, et certaines bactéries chimiotrophes, capables de proliférer dans des milieux avoisinant les 95°C. Mais la limite ne s’arrête pas là.

Au-delà de ce seuil, dans l’univers des sources hydrothermales volcaniques sous-marines ou terrestres, règnent les hyperthermophiles. Ces championnes de la thermorésistance, principalement des archées (un domaine du vivant distinct des bactéries), repoussent les frontières du vivant en survivant à des températures excédant les 100°C. Geogemma barossii, par exemple, détient le record avec une croissance optimale à 121°C !

Comment ces organismes parviennent-ils à un tel exploit ? Leurs secrets résident dans des adaptations structurales et moléculaires uniques. Leur ADN est protégé par des protéines spécifiques et une concentration élevée en sels. Leurs membranes cellulaires, différentes de celles des autres organismes, présentent une stabilité accrue à la chaleur. Enfin, leurs enzymes, véritables catalyseurs des réactions chimiques du vivant, conservent leur fonctionnalité à des températures extrêmes.

L’étude de ces bactéries extrêmophiles ouvre des perspectives passionnantes, tant pour la compréhension des origines de la vie sur Terre que pour des applications biotechnologiques. Leurs enzymes thermostables, par exemple, sont utilisées dans divers procédés industriels, tels que la PCR (Polymerase Chain Reaction) en biologie moléculaire.

De la simple source chaude aux abysses volcaniques, la résistance à la chaleur des bactéries témoigne de l’incroyable adaptabilité du vivant et nous invite à explorer les limites, toujours repoussées, de la vie sur notre planète.

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