Quelle altitude pour sortir de l'atmosphère ?

La Ligne de Kármán : à quelle altitude quitte-t-on l’atmosphère terrestre ?

L’espace, cet immense et fascinant inconnu, commence-t-il soudainement à une altitude précise ? La réponse, bien que simpliste, est oui. Il existe un point de non-retour, une frontière invisible mais bien définie, qui marque le passage du vol aérien au vol spatial : la ligne de Kármán.

Nommée en l’honneur du physicien Theodore von Kármán, cette ligne fictive se situe à 100 kilomètres d’altitude au-dessus du niveau de la mer. C’est à partir de cette limite que les forces d’interaction avec l’atmosphère terrestre deviennent négligeables, laissant les engins spatiaux libres de leurs mouvements dans le vide intersidéral.

Ce seuil de 100 kilomètres n’est pas arbitraire. Il correspond au point où la densité de l’atmosphère est suffisamment faible pour que les avions, utilisant les forces aérodynamiques pour se déplacer, perdent leur efficacité. Au-delà, la propulsion devient principalement issue des moteurs des engins spatiaux, capables de naviguer dans un environnement sans résistance significative.

L’utilisation d’un avion pour dépasser la ligne de Kármán est théoriquement possible, mais des efforts considérables seraient nécessaires et sans intérêt pratique. L’efficacité énergétique serait très faible, l’ascension serait d’une lenteur extrême, et le coût prohibitif. En pratique, les vols spatiaux utilisent des fusées et des engins propulsés par des systèmes de propulsion capables de surmonter l’inertie terrestre et d’atteindre des vitesses orbitales nécessaires à l’exploration spatiale.

La ligne de Kármán, symbole intangible de l’espace, n’est qu’un point de référence commode. Elle n’a pas de réalité physique tangible, ne marque aucune rupture abrupte. L’atmosphère, de manière continue, se raréfie avec l’altitude, et ce processus n’est pas instantané. Néanmoins, la distance de 100 kilomètres offre un repère clair et concret pour séparer le domaine de l’aérodynamique du domaine spatial.

En conclusion, la ligne de Kármán, à 100 kilomètres d’altitude, sert de point de référence arbitraire mais pertinent pour marquer la frontière entre les vols aériens et les vols spatiaux. C’est au-delà de cette frontière que les engins spatiaux peuvent explorer les vastes étendues de l’Univers sans la contrainte des forces atmosphériques.