Quand on se noie, on flotte ou on coule. ?

La surprenante danse du corps noyé : entre immersion et émergence

La question de savoir si un corps humain noyé flotte ou coule est plus complexe qu’il n’y paraît. Contrairement à une idée reçue souvent véhiculée dans la fiction, la réponse n’est pas aussi simple qu’un “flotte” ou un “coule”. La réalité est en fait une danse macabre entre la densité du corps et les effets de la décomposition, une évolution qui dépend de nombreux facteurs.

Initialement, la plupart des corps humains se situent dans une zone de densité légèrement supérieure à celle de l’eau douce. Par conséquent, un corps récemment noyé coule. Plusieurs éléments contribuent à cette immersion initiale : le contenu pulmonaire (rempli d’eau), la masse musculaire et osseuse, ainsi que la quantité d’air éventuellement piégée dans les vêtements. La composition du corps, sa morphologie et la température de l’eau influent également sur cette première phase. Dans l’eau de mer, plus dense, la probabilité qu’un corps coule est réduite, mais il reste possible.

Cependant, cette situation initiale est loin d’être définitive. L’étape suivante, et la plus déterminante pour la flottabilité du corps, est la décomposition. Ce processus biologique, initié par l’arrêt de la circulation sanguine et de l’oxygénation des tissus, engendre la production de divers gaz, notamment le méthane et le dioxyde de carbone, à l’intérieur du corps. Ces gaz, en se formant dans les cavités corporelles et dans les tissus, augmentent progressivement la flottabilité du corps, jusqu’à ce qu’il devienne moins dense que l’eau.

La durée nécessaire à ce changement de flottabilité est variable et dépend principalement de la température de l’eau. Des eaux chaudes accélèrent considérablement la décomposition, ramenant le corps à la surface en quelques heures ou un à deux jours. En revanche, dans des eaux froides, ce processus peut prendre plusieurs jours, voire des semaines. D’autres facteurs, tels que la profondeur de l’immersion, la présence de courants et la faune aquatique, peuvent également modifier le timing et la position du corps à la surface.

En conclusion, affirmer catégoriquement qu’un corps noyé flotte ou coule est une simplification excessive. La réalité est plus nuancée : un corps noyé coule d’abord, puis, grâce à la production de gaz lors de la décomposition, il finit généralement par remonter à la surface, le délai dépendant fortement des conditions environnementales, notamment la température de l’eau. Cette compréhension est cruciale pour les opérations de recherche et de récupération des corps en milieu aquatique. La connaissance précise de ces mécanismes permet aux autorités d’affiner leurs stratégies de recherche et d’optimiser les chances de retrouver les personnes disparues.