Pourquoi souffle-t-il le chaud et le froid ?

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Véronique Kohn souligne la nature malsaine des manipulateurs jouant sur le chaud et le froid. Cette stratégie, le gaslighting, vise à affaiblir progressivement la victime avant de simposer comme son sauveur et de la contrôler.

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Le chaud et le froid : au-delà de la météo, une manipulation insidieuse

On parle souvent du « chaud et du froid » pour décrire les caprices de la météo, mais cette expression prend une connotation bien plus sombre lorsqu’elle désigne une forme de manipulation psychologique. Véronique Kohn, et d’autres spécialistes de la psychologie, mettent en lumière l’utilisation perverse de cette technique, notamment dans le cadre du gaslighting. Ce n’est pas une simple indécision ou un manque d’assurance ; c’est une stratégie préméditée visant à désorienter, déstabiliser et finalement contrôler sa victime.

Contrairement à une simple fluctuation d’humeur, le « chaud et le froid » manipulatoire est orchestré. Il s’agit d’un cycle précis : une phase de séduction intense, pleine de promesses et d’attentions, où la victime se sent aimée, comprise et valorisée (“le chaud”). Cette phase est suivie d’une période de retrait brutal, de silence, d’indifférence ou même d’agressivité (“le froid”). Cette alternance est cruciale : elle crée une dépendance émotionnelle. La victime, déséquilibrée par ces brusques changements, cherche à comprendre, à se justifier, à retrouver la phase “chaude” perdue. Elle remet en question sa propre perception de la réalité, se demandant si elle a mal interprété les situations, si elle est “trop sensible” ou “exigeante”.

Ce processus, insidieux et graduel, a pour but d’éroder l’estime de soi de la victime. En semant le doute et la confusion, le manipulateur l’affaiblit psychologiquement, la rendant plus vulnérable et plus dépendante. L’alternance du chaud et du froid est un outil de contrôle parfait : la victime, désorientée et incertaine, est moins à même de prendre du recul et de s’émanciper. Le manipulateur, lui, conserve le contrôle de la situation, jouant sur les émotions de sa victime pour la maintenir dans un état de dépendance affective.

Le danger du “chaud et du froid” réside dans sa subtilité. Il ne s’agit pas toujours de comportements ouvertement agressifs, mais plutôt de micro-agressions répétées, de promesses non tenues, de silences prolongés, de critiques voilées, qui, cumulés, créent un climat de tension et d’incertitude. La victime, constamment soumise à ce cycle de validation et de rejet, finit par perdre confiance en elle et en son jugement.

Reconnaître ce type de manipulation est crucial pour s’en sortir. Prendre conscience du schéma répétitif, de l’impact sur son propre bien-être et chercher de l’aide auprès de professionnels sont des étapes essentielles pour briser le cycle et reconstruire une estime de soi saine. La reconnaissance du problème est la première étape vers la libération. Le “chaud et le froid” n’est pas une simple bizarrerie de comportement, c’est un mécanisme de contrôle subtil et dangereux, dont il faut se protéger.