Pourquoi le terme reptile ne doit-il plus être utilisé ?

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Le terme reptile est remis en question par la cladistique. Il ne représente pas un groupe holophylétique, cest-à-dire un groupe incluant un ancêtre commun et tous ses descendants. Utiliser reptile induirait une classification erronée car il exclut certains descendants, comme les oiseaux, issus du même ancêtre reptilien.

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L’Obsolescence du Terme “Reptile” : Une Question de Cladistique

Le terme “reptile”, omniprésent dans le langage courant et même encore fréquemment employé dans certains contextes scientifiques, est de plus en plus remis en question. Son utilisation, bien qu’intuitive, repose sur une classification phylogénétique obsolète, incompatible avec les données actuelles de la cladistique. Cette discipline, basée sur les relations d’évolution entre les espèces, met en évidence la nature artificielle et trompeuse du groupe “reptiles”.

Le problème principal réside dans le fait que “reptile” ne définit pas un groupe holophylétique. Un groupe holophylétique, ou clade, inclut un ancêtre commun et tous ses descendants. Or, la classification traditionnelle des reptiles exclut un groupe d’organismes partageant cet ancêtre commun : les oiseaux. L’analyse génétique et morphologique irrefutablement place les oiseaux au sein de l’arbre phylogénétique des archosauriens, un clade qui inclut également les crocodiles et les dinosaures éteints. Considérer les oiseaux séparément des “reptiles” revient donc à construire une classification artificielle, qui ne reflète pas les relations évolutives réelles.

Imaginez un arbre généalogique familial où l’on omettrait une branche entière de descendants. C’est précisément ce que fait la classification traditionnelle des reptiles. L’inclusion des oiseaux dans le groupe des archosauriens, et par extension dans un groupe plus large englobant les reptiles traditionnels, est désormais un fait scientifique largement accepté. Omettre cette branche essentielle déforme notre compréhension de l’évolution et de la diversification des vertébrés.

L’utilisation continue du terme “reptile” induit donc une classification erronée, simplificatrice et potentiellement source de confusion, particulièrement dans un contexte pédagogique. Elle masque les relations évolutives complexes qui unissent les oiseaux aux autres archosauriens, brouillant la compréhension de l’histoire de la vie sur Terre.

Alors, que proposer comme alternative ? Il est préférable d’utiliser des termes plus précis et reflétant la phylogénie, tels que “sauropsides” pour englober un groupe plus large comprenant les reptiles et les oiseaux, ou de nommer spécifiquement les différents clades, comme les lépidosauriens (serpents, lézards), les archosauriens (crocodiles, oiseaux, dinosaures), etc. Cela permet une plus grande précision et une meilleure compréhension des relations évolutives.

En conclusion, si le terme “reptile” a sa place dans le langage courant par habitude, son utilisation scientifique doit être repensée et progressivement abandonnée au profit d’une terminologie plus rigoureuse et conforme aux avancées de la cladistique. L’objectif est de refléter fidèlement la complexité et la richesse de l’arbre phylogénétique du vivant, évitant ainsi toute simplification ou représentation inexacte des relations évolutives.