Quelle émotion le foie retient-il ?

Le Foie, Réservoir de Colère Réprimée ? Une Exploration Fasciatrice

La médecine traditionnelle chinoise (MTC) attribue à chaque organe une émotion dominante. Le cœur, la joie ; la rate, la rumination ; le poumon, la tristesse ; le rein, la peur. Quant au foie, il est invariablement associé à la colère, non pas une colère explosive et immédiate, mais une colère sourde, refoulée, un ressentiment chronique qui s’installe insidieusement. Mais cette association, purement empirique en MTC, trouve-t-elle un écho dans les pratiques médicales occidentales ? La fasciathérapie apporte un éclairage intéressant sur cette question.

La fasciathérapie, approche thérapeutique manuelle qui travaille sur les fascias, ces tissus conjonctifs enveloppant muscles, organes et même chaque cellule, postule un lien étroit entre le corps physique et le psychisme. Elle observe que les tensions et les restrictions tissulaires au niveau du foie peuvent être corrélées à des problématiques émotionnelles, notamment la colère refoulée. On ne parle pas ici d’une “localisation” de la colère dans le foie, comme on pourrait le faire pour une infection, mais plutôt d’une manifestation physique d’une émotion non exprimée.

Imaginons une situation de frustration persistante, une injustice vécue sans possibilité de réaction. Cette colère, au lieu de s’exprimer ouvertement, peut être réprimée, s’internalisant et se traduisant par une tension chronique au niveau du foie et des tissus environnants. Cette tension, au fil du temps, peut engendrer des douleurs, une sensation de pesanteur, des troubles digestifs, voire des dysfonctionnements hépatiques. Le foie, organe vital impliqué dans de nombreuses fonctions métaboliques, devient alors un réceptacle physique de cette émotion bloquée.

Contrairement à une crise de colère explosive qui trouve un exutoire, la colère refoulée s’insinue lentement, créant une sorte de “nœud” énergétique et physique au niveau hépatique. La fasciathérapie vise alors à libérer ces tensions, à “défaire” ces nœuds, facilitant ainsi la circulation énergétique et la libération émotionnelle. Le travail sur les fascias hépatiques, par des techniques manuelles douces, peut permettre de soulager les douleurs physiques et, parallèlement, de favoriser une meilleure gestion de la colère refoulée.

Il est important de souligner que cette approche n’est pas une solution miracle et ne se substitue pas à un suivi médical traditionnel. Cependant, elle offre une perspective complémentaire, soulignant le lien indéniable entre le corps et l’esprit, et démontrant comment des émotions non traitées peuvent se manifester physiquement, notamment au niveau du foie, se traduisant par des tensions et des douleurs. La prise en compte de cet aspect psychosomatique est essentielle pour une approche globale et efficace de la santé. Le foie, silencieux gardien de nos ressentiments, pourrait ainsi nous livrer un message précieux à déchiffrer, avec l’aide d’une approche thérapeutique holistique.