Où a-t-on mal quand on a un cancer du côlon ?

La douleur, signe trompeur du cancer du côlon : où ça fait mal ?

Le cancer du côlon, troisième cancer le plus fréquent en France, est souvent silencieux dans ses premiers stades. Cependant, l’apparition de symptômes, notamment des douleurs, peut alerter sur sa présence. Il est crucial de comprendre que la localisation de la douleur n’est pas toujours un indicateur précis du stade ou de la localisation de la tumeur, mais elle peut fournir un indice précieux. Contrairement à une idée reçue, la douleur intense et constante n’est pas systématiquement présente.

Plutôt que de se concentrer sur un point précis, il est plus pertinent de décrire les différents types de gêne et de douleur ressentis, qui peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre :

Douleurs abdominales : Ce sont les douleurs les plus fréquemment rapportées. Elles peuvent être diffuses, localisées dans le bas-ventre, ou ressenties plus spécifiquement dans le quadrant inférieur droit. Leur intensité peut varier de légères crampes à des douleurs aiguës et persistantes. La nature de la douleur (lancinante, brûlante, sourde) peut également différer. Ces douleurs sont souvent liées à l’obstruction partielle ou totale de l’intestin par la tumeur.

Douleurs rectales : Ces douleurs sont ressenties au niveau de l’anus et du rectum. Elles peuvent prendre la forme de brûlures, de démangeaisons, de sensations de pression ou de douleurs vives lors de la défécation. Elles sont fréquemment associées à des saignements rectaux ou à des modifications du transit intestinal. L’irritation provoquée par le passage des selles sur une tumeur proche du rectum explique cette symptomatologie.

Douleurs lors de la défécation : La difficulté à évacuer les selles (constipation ou ténesme) peut entraîner des douleurs importantes au niveau du rectum et de l’abdomen. Le passage des selles peut être douloureux et accompagné d’efforts inefficaces et prolongés. Ceci est lié à la présence d’une tumeur obstruant partiellement le passage des selles ou irritante pour la muqueuse intestinale.

Douleur associée à d’autres symptômes digestifs : La douleur peut être associée à d’autres manifestations digestives comme des changements dans les selles (selles plus étroites, présence de sang, diarrhée ou constipation alternées), une sensation d’évacuation incomplète, des ballonnements, des nausées, des vomissements, une perte d’appétit et une perte de poids inexpliquée. L’ensemble de ces signes doit alerter et motiver une consultation médicale.

Il est crucial de souligner que l’absence de douleur n’exclut pas la présence d’un cancer du côlon. De nombreux cancers évoluent sans causer de douleur, même à des stades avancés. C’est pourquoi des examens de dépistage réguliers sont recommandés à partir de 50 ans, ou plus tôt en cas de facteurs de risque.

Toute modification persistante du transit intestinal, tout saignement rectal, ou toute douleur abdominale inexpliquée doit faire l’objet d’une consultation médicale rapide. Seul un diagnostic médical précis, basé sur des examens complémentaires (coloscopie, imagerie médicale, etc.), permet de confirmer ou d’infirmer la présence d’un cancer du côlon et de proposer le traitement adapté.