Est-ce que le lubrifiant peut donner des mycoses ?

42 voir

Contrairement à une idée répandue, les lubrifiants au pH physiologique peuvent favoriser les mycoses. En effet, le Candida albicans, responsable de nombreuses infections, résiste à ce pH, contrairement à dautres micro-organismes. Un pH acide est donc plus protecteur.

Commentez 0 J'aime

Lubrifiants et mycoses : une relation complexe à démêler

L’utilisation de lubrifiants est courante, que ce soit pour des raisons médicales, pour améliorer le confort sexuel ou simplement pour pallier une sécheresse vaginale. Cependant, une question persiste : les lubrifiants peuvent-ils favoriser l’apparition de mycoses ? La réponse, plus nuancée qu’un simple oui ou non, dépend de plusieurs facteurs, notamment de la composition du lubrifiant et du pH vaginal.

Contrairement à une croyance populaire qui associe l’utilisation de lubrifiants à une prévention des mycoses grâce à une meilleure hydratation, la réalité est plus complexe. L’idée que tout lubrifiant soit bénéfique est une simplification dangereuse. En effet, certains lubrifiants, particulièrement ceux au pH physiologique (autour de 7), peuvent paradoxalement créer un environnement favorable au développement de Candida albicans, le champignon responsable de la majorité des mycoses vaginales.

Le Candida albicans possède une remarquable capacité d’adaptation. Il prospère dans un environnement légèrement acide, mais sa résistance est notablement accrue dans un milieu neutre, voire légèrement alcalin, comme celui qu’offrent certains lubrifiants au pH physiologique. L’explication réside dans le fait qu’à un pH neutre, le Candida albicans rencontre moins de compétition de la part d’autres micro-organismes présents naturellement dans le vagin, lesquels sont inhibés par un environnement plus acide. En somme, un pH physiologique, loin d’être un bouclier, représente un terrain fertile pour la prolifération du Candida albicans.

Par conséquent, un pH vaginal naturellement acide (entre 3,8 et 4,5) constitue une barrière protectrice contre les mycoses. L’utilisation de lubrifiants au pH physiologique, voire alcalin, peut perturber cet équilibre délicat, favorisant ainsi le développement du champignon. Il est donc crucial de prêter attention à la composition du lubrifiant et, en cas de doute, de privilégier des produits à pH acide ou, mieux encore, de consulter un professionnel de santé pour déterminer la cause de la sécheresse vaginale et identifier le lubrifiant le plus adapté.

En conclusion, l’impact des lubrifiants sur l’apparition des mycoses n’est pas systématique, mais dépend étroitement de leur composition et de leur pH. L’utilisation de lubrifiants au pH physiologique, bien qu’apparemment neutre, peut paradoxalement augmenter le risque de mycose en créant un environnement propice au développement du Candida albicans. Une attention particulière portée à la composition du produit et, le cas échéant, l’avis d’un médecin sont donc recommandés.

#Infection Vaginale #Lubrifiant Mycose #Mycose Vaginale