Est-ce que la thyroïde joue sur les cheveux ?

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Un dysfonctionnement thyroïdien, notamment lhypothyroïdie, perturbe la production dhormones essentielles. Ce déséquilibre métabolique affecte le cycle de croissance capillaire, entraînant une pousse ralentie. Les cheveux deviennent alors plus secs, cassants et susceptibles de tomber, signalant un problème thyroïdien sous-jacent.

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La thyroïde et la chevelure : une relation insoupçonnée

Nos cheveux, reflet de notre santé, sont souvent les premiers à témoigner d’un déséquilibre interne. Parmi les organes ayant une influence notable sur leur vitalité, la thyroïde occupe une place de choix. Bien que moins connu que l’impact sur la peau ou le poids, le lien entre le bon fonctionnement de cette petite glande située à la base du cou et la santé capillaire est indéniable. Un dysfonctionnement thyroïdien, qu’il soit hypothyroïdien (hypoactivité) ou hyperthyroïdien (hyperactivité), peut en effet profondément altérer l’état de notre chevelure.

L’hypothyroïdie, la forme la plus fréquente de dysfonctionnement thyroïdien, est particulièrement marquante par ses effets sur les cheveux. Le ralentissement du métabolisme induit par une production insuffisante d’hormones thyroïdiennes (T3 et T4) se traduit par une diminution de la vitesse de croissance des cheveux. Le cycle pilaire, habituellement régulé, est perturbé : la phase anagène (phase de croissance active) se raccourcit, tandis que la phase télogène (phase de repos précédant la chute) s’allonge. Cette modification se traduit concrètement par une chevelure plus fine, plus sèche, plus cassante et plus sujette à la chute. Les cheveux peuvent également perdre de leur brillance et leur couleur peut paraître terne. On observe souvent une augmentation de la chute diffuse, c’est-à-dire une perte de cheveux répartie sur l’ensemble du cuir chevelu, plutôt qu’une alopécie localisée.

L’hyperthyroïdie, bien que moins souvent associée à des problèmes capillaires importants, peut elle aussi avoir des conséquences sur la chevelure. L’accélération du métabolisme, caractéristique de cette pathologie, peut entraîner une chute de cheveux plus rapide que la normale, souvent qualifiée de “chute diffuse”. Cependant, contrairement à l’hypothyroïdie, la perte de cheveux dans l’hyperthyroïdie n’est pas toujours accompagnée d’une modification significative de la texture capillaire (sécheresse, fragilité).

Il est important de noter que la chute de cheveux liée à un dysfonctionnement thyroïdien n’est pas forcément la seule cause possible. De nombreux autres facteurs, tels que le stress, une mauvaise alimentation, des carences en nutriments (fer, zinc, vitamine D), ou encore certains traitements médicaux peuvent également contribuer à la perte capillaire. Cependant, la présence de symptômes associés à un dysfonctionnement thyroïdien (fatigue, prise ou perte de poids inexpliquée, troubles du transit, etc.) doit alerter et inciter à consulter un médecin.

Un diagnostic précis par le biais d’analyses sanguines est primordial pour identifier l’origine de la chute de cheveux. Une fois le diagnostic posé, le traitement hormonal approprié permettra non seulement de réguler le fonctionnement de la thyroïde, mais également d’améliorer progressivement l’état de la chevelure. La patience est de rigueur, car la repousse des cheveux après le rétablissement de l’équilibre hormonal peut prendre plusieurs mois, voire plus d’un an. Dans certains cas, des compléments alimentaires peuvent être recommandés pour soutenir la croissance capillaire, mais toujours sous le contrôle d’un professionnel de santé. En conclusion, prendre soin de sa thyroïde, c’est aussi prendre soin de ses cheveux.