Est-ce possible de faire un infarctus sans le savoir ?

L’infarctus silencieux : un danger insidieux

L’image classique de l’infarctus du myocarde, avec sa douleur thoracique intense irradiant dans le bras gauche, est profondément ancrée dans l’imaginaire collectif. Cependant, cette représentation, bien que fréquente, est loin d’être universelle. La réalité est que l’infarctus peut survenir de manière insidieuse, parfois sans aucun symptôme apparent, une situation que l’on qualifie d’infarctus silencieux ou asymptomatique. Ce silence trompeur représente un danger considérable, car l’absence de signes d’alerte retarde souvent le diagnostic et les soins, augmentant ainsi le risque de complications graves, voire de décès.

Contrairement à la croyance populaire, la douleur thoracique n’est pas toujours le symptôme principal, ou même présent. De nombreux individus, notamment les femmes, les personnes âgées et les diabétiques, peuvent ressentir des symptômes atypiques, facilement confondus avec d’autres affections. Ces symptômes peuvent inclure : une fatigue intense et inexpliquée, des nausées, des vomissements, des douleurs à la mâchoire, au dos, au cou ou à l’abdomen, un essoufflement inhabituel, des sueurs froides, ou une sensation de malaise généralisé. L’absence de douleur thoracique “classique” rend le diagnostic particulièrement complexe.

Plusieurs facteurs contribuent à l’occurrence d’infarctus silencieux. Chez les personnes âgées, la sensibilité aux signaux de douleur peut être diminuée, tandis que le diabète peut altérer la perception de la douleur, rendant les symptômes moins perceptibles. La présence de maladies coronariennes silencieuses, non détectées par des examens précédents, peut également expliquer l’absence de symptômes francs.

Le risque d’un infarctus silencieux souligne l’importance d’une prise de conscience accrue des facteurs de risques cardiovasculaires tels que l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, le tabagisme, le diabète, l’obésité, le manque d’activité physique et le stress. Une surveillance régulière, incluant des bilans sanguins et des examens cardiaques appropriés selon l’âge et l’histoire familiale, est cruciale pour la détection précoce de problèmes cardiaques, même en l’absence de symptômes évidents.

En conclusion, l’infarctus silencieux représente un défi de santé publique majeur. Sa nature insidieuse exige une vigilance constante et une meilleure éducation de la population sur les symptômes atypiques possibles. N’hésitez pas à consulter un professionnel de santé si vous ressentez des changements inhabituels dans votre état de santé, même en l’absence de douleur thoracique typique. La prévention et la détection précoce restent les meilleurs atouts pour lutter contre ce danger insoupçonné.