Comment tuer la bactérie E. coli ?

Escherichia coli : Comprendre l’infection et les approches thérapeutiques, au-delà des traitements symptomatiques

L’Escherichia coli (E. coli) est une bactérie intestinale généralement inoffensive, mais certaines souches, comme l’E. coli entérohémorragique (EHEC), peuvent causer des infections graves nécessitant une hospitalisation. Contrairement à une idée reçue, il n’existe pas de traitement ciblant directement la bactérie EHEC pour l’« éliminer » de manière rapide et systématique. L’approche thérapeutique se concentre plutôt sur la gestion des symptômes et des complications potentiellement mortelles. Parler de « tuer » la bactérie est donc un raccourci trompeur.

En effet, l’action des antibiotiques sur l’EHEC est controversée. Certaines études suggèrent qu’ils pourraient exacerber la production de toxines shigatoxines, responsables de la sévérité de l’infection, notamment du syndrome hémolytique et urémique (SHU). Par conséquent, l’administration d’antibiotiques n’est généralement pas recommandée, sauf dans des cas spécifiques et sous surveillance médicale étroite. La décision de prescrire des antibiotiques repose sur une évaluation au cas par cas par un professionnel de santé.

Le traitement se focalise donc principalement sur la gestion des symptômes et la prévention des complications, qui peuvent être sévères :

• Déshydratation : C’est le symptôme le plus courant et le plus dangereux. Le traitement repose sur une réhydratation orale ou, dans les cas graves, par voie intraveineuse à l’hôpital. La surveillance étroite de l’équilibre hydrique est essentielle.

• Anémie : La destruction des globules rouges peut entraîner une anémie sévère. Des transfusions sanguines sont alors nécessaires pour compenser la perte de globules rouges et rétablir le taux d’hémoglobine.

• Insuffisance rénale aiguë : Le SHU, complication grave de l’infection à EHEC, peut engendrer une insuffisance rénale aiguë. Dans ce cas, la dialyse rénale est indispensable pour épurer le sang et permettre aux reins de récupérer.

• Autres symptômes : Les douleurs abdominales, les diarrhées sanglantes et les vomissements sont traités symptomatiquement par des antispasmodiques (pour soulager les douleurs), des antiémétiques (contre les vomissements) et un repos strict.

Aucune auto-médication n’est envisageable. En cas de diarrhée sanglante, de fortes douleurs abdominales, de fièvre élevée ou de signes de déshydratation (diminution de la diurèse, sécheresse buccale, etc.), il est crucial de consulter immédiatement un médecin. Un diagnostic précis permettra de confirmer l’infection à EHEC et d’instaurer le traitement adapté pour gérer les complications potentielles et améliorer le pronostic.

En conclusion, il n’existe pas de méthode pour « tuer » l’E. coli entérohémorragique de manière directe. La prise en charge repose sur une approche globale, centrée sur la surveillance étroite du patient et la gestion des complications, grâce à une réhydratation appropriée, des transfusions sanguines si nécessaire, et la dialyse en cas d’insuffisance rénale. La prévention, via des mesures d’hygiène strictes, reste la meilleure arme contre cette infection.