Quelle est la source de richesse du Caire ?

Le Caire : une métropole prospère, mais à quel prix ? Décryptage des sources de sa richesse.

Le Caire, mégalopole tentaculaire au cœur de l’Égypte, respire une énergie bouillonnante qui témoigne de sa richesse. Mais cette opulence, visible dans ses immeubles imposants, ses centres commerciaux flambant neufs et son activité économique frénétique, ne se résume pas à une simple impression. Décrypter les sources de la richesse cairote nécessite d’aller au-delà des apparences et d’analyser un écosystème complexe, marqué par des réussites contrastées et des inégalités flagrantes.

Contrairement à une idée reçue, la richesse du Caire ne repose pas sur une seule source monolithique. Elle est le fruit d’une conjonction de facteurs, intimement liés à la position géostratégique de l’Égypte et à son histoire millénaire. L’affirmation que le PIB égyptien de 404 milliards de dollars génère la richesse du Caire est une simplification excessive. Si ce chiffre contribue indéniablement à la prospérité nationale, il est crucial de détailler comment cette richesse se répartit et se manifeste concrètement dans la capitale.

Plusieurs secteurs clés contribuent à la fortune du Caire :

• Le secteur des services : Ce secteur domine largement l’économie cairote. Il englobe une myriade d’activités, du tourisme (avec les sites antiques et la croisière sur le Nil) aux services financiers, en passant par les télécommunications, le commerce de détail et les activités administratives liées au gouvernement. Le Caire est le centre nerveux de l’Égypte, concentrant la majorité des entreprises et des emplois tertiaires.

• L’immobilier : La demande foncière insatiable dans une ville aussi densément peuplée que Le Caire alimente un marché immobilier florissant. La construction de nouveaux immeubles résidentiels et commerciaux, souvent de luxe, contribue significativement à la richesse de certains acteurs, même si le boom immobilier engendre aussi des problèmes d’accès au logement pour les populations les plus défavorisées.

• Le commerce : Le Caire est une plaque tournante du commerce national et international. Ses vastes marchés, allant des souks traditionnels aux centres commerciaux modernes, attirent des millions de visiteurs et génèrent des revenus considérables. L’importation et l’exportation de biens contribuent également à cette activité commerciale dynamique.

• L’industrie manufacturière : Bien que moins prépondérante que le secteur tertiaire, l’industrie cairote reste un moteur économique, notamment dans les domaines du textile, de l’agro-alimentaire et de la construction. Cependant, cette industrie est souvent confrontée à des défis liés à l’infrastructure et à la concurrence internationale.

Il est important de souligner que cette richesse est inégalement répartie. Le contraste saisissant entre les quartiers huppés et les bidonvilles témoigne d’une profonde fracture sociale. La richesse générée ne profite pas à tous les habitants du Caire, et une part importante de la population vit dans la pauvreté ou la précarité. Par conséquent, parler de “richesse du Caire” nécessite une analyse nuancée qui prend en compte à la fois les réussites économiques et les défis sociaux qui persistent. La prospérité cairote est donc un paradoxe fascinant : une métropole riche, mais dont la richesse ne profite pas équitablement à tous ses habitants.

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