Est-ce normal de crier après ses enfants ?

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Crier sur un enfant, même sans violence physique, peut avoir des conséquences néfastes. Les cris répétés affectent son développement émotionnel, ébranlent sa confiance en soi et peuvent être aussi préjudiciables que des coups.

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Crier sur ses enfants : Un cri d’alarme pour une éducation plus saine

La question de savoir s’il est “normal” de crier sur ses enfants est délicate. Dans le feu de l’action, sous le poids du stress et de la fatigue, il est facile de céder à la tentation d’élever la voix. Mais derrière cette “normalité” apparente se cache une réalité bien plus préoccupante : les conséquences insidieuses et durables des cris sur le développement de l’enfant.

Loin d’être une simple manifestation de frustration, les cris réguliers constituent une forme de violence psychologique. Si la fessée et les punitions corporelles sont de plus en plus décriées, la violence verbale, elle, reste souvent sous-estimée, voire banalisée. Or, les mots, et particulièrement les cris, ont un impact profond sur l’enfant en construction.

Un impact dévastateur sur le développement émotionnel et la confiance en soi:

L’enfant a besoin d’un environnement sécurisant et stable pour se développer harmonieusement. Les cris viennent perturber cet équilibre. Ils installent un climat de peur et d’insécurité qui peut affecter sa capacité à gérer ses émotions. Un enfant exposé régulièrement aux cris peut développer :

  • Une faible estime de soi : L’enfant intériorise les reproches, les insultes et les jugements négatifs. Il se sent dévalorisé, incapable et indigne d’amour.
  • Des problèmes d’anxiété et de stress : L’anticipation des cris et la peur des réactions parentales peuvent générer un stress chronique, préjudiciable à sa santé physique et mentale.
  • Des difficultés relationnelles : L’enfant apprend que la communication passe par l’agression verbale, ce qui peut l’amener à reproduire ce schéma dans ses interactions avec les autres.
  • Des troubles du comportement : En réponse à la violence verbale, l’enfant peut adopter des comportements d’opposition, d’agressivité ou de repli sur soi.

Pourquoi crie-t-on et comment y remédier ?

Il est essentiel de comprendre les raisons qui nous poussent à crier. Le stress, la fatigue, les frustrations quotidiennes, un manque d’outils éducatifs, voire des schémas familiaux hérités, sont autant de facteurs qui peuvent contribuer à ce comportement.

La bonne nouvelle est qu’il est possible de changer. Voici quelques pistes pour une éducation plus respectueuse :

  • Identifier et gérer ses propres émotions : Apprendre à reconnaître ses émotions et à les exprimer de manière constructive est essentiel pour éviter les explosions de colère.
  • Communiquer de manière claire et assertive : Expliquer calmement à l’enfant ce qu’on attend de lui, en utilisant un langage positif et en évitant les jugements et les reproches.
  • Privilégier les solutions alternatives : La communication non-violente, le renforcement positif, les moments de partage et l’écoute active sont autant d’outils précieux pour gérer les situations difficiles.
  • Ne pas hésiter à demander de l’aide : Si les cris sont fréquents et difficiles à contrôler, il est important de consulter un professionnel (psychologue, thérapeute) pour bénéficier d’un accompagnement adapté.

En conclusion, si crier peut être une réaction humaine compréhensible, il est loin d’être “normal” dans le sens d’acceptable ou de souhaitable. Les cris sont une forme de violence psychologique qui peut avoir des conséquences désastreuses sur le développement de l’enfant. En prenant conscience de cet impact et en mettant en place des stratégies alternatives, nous pouvons construire une relation parent-enfant plus saine, basée sur le respect, la confiance et l’amour. C’est un investissement précieux pour l’avenir de nos enfants et pour le nôtre.