Quelles sont les causes de la viande dure ?

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La viande dure résulte dune dégradation post-abattage du glycogène musculaire. Ce processus abaisse le pH et provoque une rigidité cadavérique, entraînant une réticulation des fibres et une texture ferme. Lépuisement énergétique est donc la clé de cette dureté.
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La Viande Dure : Un Phénomène de Dégradation Post-Abattage

La texture de la viande, si appréciée à table, peut parfois se révéler désagréablement ferme, voire dure. Ce phénomène, loin d’être lié à un défaut d’élevage, trouve son origine dans une dégradation complexe des propriétés musculaires qui survient après l’abattage de l’animal. Cette dureté n’est pas une fatalité, mais découle d’un processus biologique précis.

L’explication réside dans la dégradation du glycogène musculaire, le carburant essentiel des muscles. Après l’abattage, l’apport d’oxygène se coupe, et le glycogène commence à se décomposer. Cette dégradation, en produisant des acides organiques, abaisse le pH du muscle. Ce changement chimique est la clé de la rigidité cadavérique, ce phénomène familier qui rend la viande ferme et inutilisable pendant un certain temps.

Cette baisse de pH, combinée à l’épuisement des réserves énergétiques du muscle, entraîne une réticulation des protéines musculaires. Imaginez des fils qui se croisent et se lient, créant une structure plus rigide et ferme. Ce processus est intrinsèquement lié à l’épuisement énergétique du muscle, sans oxygène et sans apport de nouvelles molécules d’énergie. Plus les réserves de glycogène sont faibles et plus rapidement la dégradation se produit, plus la viande sera dure au moment de la consommation.

Ainsi, la dureté de la viande n’est pas une fatalité, mais le résultat direct d’un processus biologique normal. Ce processus, influencé par l’état de l’animal au moment de l’abattage, le type de viande, et bien entendu les conditions de conservation post-abattage, peut être maîtrisé par un stockage et une préparation adéquats. Des techniques de maturation permettent de ralentir ce processus ou de l’orienter vers une texture plus tendre, ouvrant ainsi des perspectives pour une meilleure gestion de la qualité de la viande.